Extrait du journal
Le départ pour le camp Marseille, 20 avril. Voici de nouveaux détails sur l’arrivée des Russes à Marseille : Avant les soldats étaient descendus leurs officiers conduits par le général Lokhvitzky, particulièrement apprécié par lie tour, qui l'a désigné pour conduire ces troupes en France. C’est un officier extrêmement élégant, fin, distingué, d’as pect très jeune, très intelligent et énergi que. Il a dans l’armée rusue une grande réputation, car il fut un des meilleurs de leur école de guerre. Tous les officiers qui l’accompagnent ont été, comme lui, choisis parmi les meilleurs de l'armée russe, ainsi qu’en témoignent les nom breuse^ décorations parant leurs unifor mes. Les hommes aussi ont été choisis, car iis sont tous pareils, grands, jeunes, vi goureux, avec un même air martial et joyeux. Tous ont déjà fait campagne et presque tous sont médaillés. Voici la description de leur uniforme : leur culotte unie collante de drap vert kaki), plongée dans des bottes noires, faites de ce cuir russe, si souple et si résistant, et qui leur montent au gras du mollet ; une ceinture de cuir fauve, moins large que celle défi Anglais, fait bouffer sur leurs reins la courte blouse russe, en tissu croisé, plus léger que le drap. La blouse ayant des pattes d’épaules plates et rigides ; Le tout de la même couleur kaki vert, ainsi qu’une casquette plate, au devant haut, qu’ils portent crânement sur l’oreille ; en bandoulière, une couver ture grise, roulée sur les reins, un petit sac de toile , au côté une marmite peinte en vert est pendue. Formés en rang» profonds, ils défilent devant un hangar où des soldats fran çais leur remettent à chacun un fusil français. Puis enfin, par un chemin qui longe la mer, ils se dirigent vers le camp de Mirabeau qui a été spécialement amé nagé pour les recevoir. Le choix de oe terrain a été des plus heureux. Un rempart de collines boisée» l’abrite du nord et de l’ouest contre les fureurs du mitral. De la terrasse dominant l'entrée du camp, le regard embrasse toute l’étendue du golfe, des hauteurs de la ville au ri vage de l'Estaque. Dès l’entrée, on aperçoit les baraque ment» établis pour les divers services, magasins, pharmacie, ambulance, poste, etc., etc. Derrière, sur une immense prairie, cou pée çà et là de bouquets d’arbres frui tière en fleurs, s’alignent les grandes tentes. Dans un angje du camp se trouvent les cuisines pourvues d’énormes marraités d’une capacité de deux à trois œnts...
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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