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Le Progrès de la Côte-d’Or, 23 février 1922

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Le Progrès de la Côte-d’Or
23 février 1922


Extrait du journal

Cette grave et controversée question du retour des Indes anglaises à la tranquil lité n intéresse pas seulement nos alliés britanniques : elle est capitale pour la paix du monde, qui ne se rétablira que grâce à une solution équitable pour tous les intérêts en jeu. Tant que les Indes seront troublées, la Méditerranée orientale, ses abords et ses au-delà demeureront dans une agitation dangereuse pour l’humanité. En effet, toute la politique anglaise i est orientée vers cette partie de l’univers, en raison de la possession nécessaire du canal de Suez d’abord, puis du maintien, egalement nécessaire, de l’autorité britan nique depuis le débouché du canal jus qu’aux plateaux du Pamir. Il y a là, dlt-on, trois cents millions d'hab uints ; trois oerns millions de su jets, de protégés — et de « clients » pour les usines du Royaume-Uni. Il faut les conserver, mais comment ? C'est le problème. A cette heure, ces « clients » sont dans un état d’agitation, voire de rébellion, que nui ne peut nier. Vainement les télé grammes de la presse londonienne sont tour à tour rassuraq|s, puis, brusque ment, pessimistes (ou véridiques) selon 1 humeur de l’opinion ou selon les varia tions du gouvernement, qui n’a pas su prendre encore une position nette et choisir une ligne de conduite. Tel jour, on annonce une recrudescence d'émeute, qui explique l’emploi de la “ manière forte » ; le lendemain, on assure qu’un des principaux chefs des rebelles, Gandhi, a consenti à composer avec les autorités britanniques et qu’il Incline à la conciliation ; on tâte ainsi l’esprit public. Nous, Français, nous avons un excel lent observatoire pour juger ces choses et ces Instabilités de faits ou d’idées, en bons voisins qui souhaitons, généreuse ment et intelligemment, que nos alliés sortent, à leur avantage, de cette pénible période : c’ost notre petite colonie de l’Inde Française, ce sont ses chefs-lieux, \ Pondichéry et Karikal, où nous sommes ' des spectateurs bienveillants mais très attentifs. Sur notre territoire, c’est le calme le : plus complet ; les journaux anglais ont eu, ces jours derniers, la fâcheuse inspi ration de se faire envoyer un télégramme où ils relataient des troubles dans nos usines de Pondichéry, qui.emploient une quinzaine de mille hommes, tisseurs et métallurgistes....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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