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Le Progrès de la Côte-d’Or, 23 mai 1898

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Le Progrès de la Côte-d’Or
23 mai 1898


Extrait du journal

En entendant le grincement des lourds et solides verrous, le prisonnier s'était laissé tomber sur son escabeau. Que lui importait ce qui pouvait se passer sur le pont de ce navire, qui n’était plus pour lui qu’une prison dont il ne sortirait que pour comparaître devant le conseil de guerre 1 En entendant le bruit de cette porte, se refermant sur lui, il avait ressenti comme un déchirement de tout son être. Tout à l'heure, stoïque et résigné à son sort quel qu’il dût être, il se reprenait à ai mer la vie avec toute l’ardeur de l'homme qui sait qu'il ne peut échapper à la mort. Ah 1 pourquoi la fatalité l’avait-elle mis en présence de l’homme qui avait le droit de maudire ce nom de Bioville, qui était le sien ? Pourquoi aussi celui qui tout à l’heure s’intéressait à lui était-il venu le trouver?...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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