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Le Progrès de la Côte-d’Or, 29 juin 1871

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Le Progrès de la Côte-d’Or
29 juin 1871


Extrait du journal

Républicains & Légitimistes Nous supplions les électeurs de vouloir bien, dans ce moment de fièvre électorale où les plus sages et les plus modérés ont peine à conserver l’impartialité de leur jugement, nous les supplions, dis-je, de se mettre un instant au-dessus des querelles des partis et d’envisager, s’ils le peuvent, froidement la situation. La France, épuisée par la guerre civile et par la guerre étrangère, est comme un malade qui dirait à ses médecins : je sens que je n’ai besoin que de repos; je crains plus vos remèdes que mon mal ; un peu de bonne nourriture et d’exercice me remet tra mieux que vos consultations. Mais les médecins qui flairent une riche proie ne veulent pas lâcher prise et se cramponnent au lit du convalescent. — Prenez quelques gouttes de droit divin, di sent les légitimistes ; o’est un bon élixir. — Le despotisme pris à forte dose vous re mettra sur pied, disent les bonapartistes. — Nous vous attendons à la première crise, ajoutent les orléanistes plus dis crets. Patriotes, libéraux, hommes de bien, qui voulez l’ordre et la paix, vous tous qui aimez mieux la patrie que les prétendants, unissez-vous, formes une sainte ligue con tre tous les charlatans, de quelque nom qu’ils s’appellent, et dites-leur que leurs remèdes sont des poisons. Nous aimons la République, parce qu’é tant le gouvernement de tous, elle est le gouvernement le plus juste. Nous l’aimons j»arce que nous espérons que, bien compri se et bien établie, elle nous guérira du mal que les rois et les empereurs nous ont fait. Mais nous ne l’aimons {tas comme des fa natiques et nous ne voulons pas l’imposer au pays. Nous n’emploierons à son service d’autres armes que celles de la persua sion. Comparez à la Chambre l’attitude des royalistes, qui s’appellent modérés, et celle des républicains qu’on accuse de violence, et dites-moi de quel côté est la sagesse et la modération. Au plus fort delà guerre civile, pendant qu’autour de Paris et dans Paris même, grondait le canon de la guerre civile, quand nos ennemis, témoins de nos luttes, se réjouissaient, et que la France était dans une mortelle angoisse, qui interpel lait M. Thiers? qui versait sur lui le soup çon et l’injure? Deux légitimistes, MM. de Lorgeril et Mortimer-Ternaux. Qui le défendait ? Qui protestait par son vote et ses rumeurs contre ces attaques inopportunes et scandaleuses ? La gauche républicaine. Et la gauchecependant sait que M. Thiers n’est Républicain que par nécessité. Elle pourrait se plaindre que dans la répartition des emplois publics, il a fait une part un peu large aux ennemis de la forme républicai ne. Mais elle sait que M. Thiers est avant tout patriote, qu’il défendra la France contre toutes les usurpations et toutes les violences, qu’il Va juré et qu’il est homme à tenir sa parole. En sorte qu’en prenant parti pour lui, elle n’a pas pris conseil de ses passions, mais de son amour pour le pays. La gauche aurait désiré la proclamation immédiate de la République. Elle regarde le statu quo comme dangereux, parce qu’il oavre une large carrière aux intri gues des factions monarchiques, et sur ce...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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