Extrait du journal
NOÜS ALLONS LES VIVRE. NOUS les vivons, intensément. Cela n'empêche pas que nous avons CONFIANCE. Tant que les portes ne sont pas closes, que les conversations ne sont pas au point mort, ce point où chacun n'a plus rien à dire à l'autre, il y a place pour la Paix... La Paix, par le temps qui court, est une petite personne fluette, maigrichonne, qui ne paie pas de mine, apparemment sans impor tance et discrète, mais qui s’in sinue à la faveur des pauses, si brèves soient-elles, qu’ont les ou ragans, comme tous les échanges d’idées ou de pensers. Fine et fluide, elle glisse, elle s’installe ; elle s impose dans le tumulte des appétits et des passions à l’heure où Von ne pense plus à elle ; elle a sa place toute marquée à l’en vers des cartes, atouts maîtres ou fausses, que chacun croit avoir dans son Jeu. Elle est l’Inconnue qui a ses droits partout, et à qui, après la tragique Infidélité, on revient, pénitent et repentant, parce qu’elle représente la VieLa Vie qui continue... Peut-on dire qu'elle est la fausse-malgre qu’on dédaigne, mais si riche de trésors, de ceux de la paix, du travail, des Joies du coeur, de la chair et de l’esprit, celle qui réconforte aux soirs de doute et de bataille, et qui console aux heures lourdes de la désespérance, en faisant comprendre que la tâche du Jour, si décevante soitelle. n'interdit pas les redresse ments et les triomphes du lende main... La Paix ?... Nous la suivons pas à pas, en ces Journées tragiques. Elle fait son chemin, sans bruit, sans qu'on y prenne grand’garde. Qui la voit ? Qui la devine ? Dans le déchaînement des nouvelles, où trop souvent l’Imagination s’exerce, de très bonne foi. autour d’un bruit, d’un souffle, d’un rien, que son parfum a révélé, on la cherche, La trouve-t-on ? Elle chemine, discrète, effacée, quand même résolue à triompher de l'obstination passionnée des hom mes, comme de leurs hésitations. SI, depuis des semaines et des mois, la folle des dictateurs n’a pas provoqué le geste néronlen fatal, c’est qu'insinuante, elle était présente partout et rappe lait aux « responsables » que si la décision du Jour leur appartenait, elle était souveraine au cours des lendemains qui ne sont pas leur bien... On cause. Du moins, hier, à l’heure où nous mettions ce noir...
À propos
Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.
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