Extrait du journal

Nous ne sommes point un alarmiste, et nous n’ajoutons qu’une foi médiocre aux informations des nouvellistes qui nous représentent) M. de Bismarck préparant, dans le secret du cabinet, le remaniement de l’Europe. Nos correspondances étrangères ont beau trahir de sérieuses préoccupations ; ou a beau y commenter avec ardeur l’attitude énigmatique de l’Allemagne dans la question d’Orient, insinuer d’un ton plein d’angoisses qu’elle pourrait bien, à l’exemple de la Russie, se réserver nn petit Constantinople en Hollande, nous n’éprouvons aucune crainte à ce sujet. L’Allemagne et M. de Bismarck ont autre chose à faire qu’à annexer la Hollande. Pour ceux qui vont au fond des choses et ne se paient pas d’apparences, l’empire allemand n’émet pas encore entièrement fait. Les problèmes à résoudre ne manquent pas : il y a l’œuvre de l’unité à consolider sans cesse et à achever, les instincts particularités de certains Etats à refréner, des luttes toujours renaissantes avec les partis, dont l’un ata moins, et peut-être le plus dangereux, s’appuie sur une fraction influente de la cour impériale ; le socialisme gagne de proche en proche ; la crise de plus en plus intense du commerce et de l’industrie déchaîne la pauvreté et la misère ; autant de points noirs, autant de tâches complexes et délicates, bien faites pour absorber le génie de M. de Bismarck, si puissant qu’il soit....