Extrait du journal

Le communiqué des nations intéressées aux réparations débute, s somme on l’a vu, pur une invita1 ion aux Etats-Unis : « Il est hautement désirable, dans l’intérêt général, que les Etats-Unis prennent pari aux travaux du comité des experts. » Eu effet, si 1 on veut commercialiser la dette allemande, le concours des Etats-Unis est indispensable. Or, le président loblido a fait récemment à ce sujet des déclarations fort curieuses. Il serait préférable, a-t-il déclaré, que les Européens réglassent leurs affaires eux-mêmes. Si toutefois, ils ne peuvent le faire en ce qui concerne les réparations, la participation des Etats-Unis apparaît comme désirable. Le président < ioolidge ne fait certes aucune promesse formelle. Mais il faut se "Olivenir qu’il arrive au terme de son mandai, ce qui l’oblige à être plus réservé que jamais. cependant, s’il veut bien qu’une fois de plus son pays vienne eu aide à l’Europe, ce n’est pas sans y mettre certaines réserves : « Si les EtatsUnis, dit-il, acceptent de siéger à la conférence, la Maison-Blanche espère qu’on conviendra dans certains milieux que, h les nations européennes sont incapables de régler leurs propres difficultés sans solliciter l'assistance bars EtatsUnis, ceux-ci ne doivent pas être critiqués lorsqu’il est nécessaire qu’ils interviennent en Amérique centrale. » Les milieux auxquels il e"l fait allusion ne peuvent être que les milieux de presse, car s’il s’agissait de milieux officiels, le gouvernement de Washington aurait pris une autre voie pour se plaindre quand l’attitude de l’Amérique du Nord vis-à-vis du Nicaragua et, plus récemment-, à propos de l’incident qui a failli entraîner la guerre entre la Bolivie et h1 Paraguay, permettait à certains étonnements de se manifester et à certaines craintes de se l’aire jour. M. (Ioolidge — si ses paroles ont élu fidèlement rapportées — demande donc, si son pays s'associe au règlement définitif des réparations, que l'opinion européenne, et l'opinion française notamment, lui en témoigne sa reconnaissance en se taisant sur tout ce qu’il pourra entreprendre autour de lui, c’est-à-dire dans l’autre Amérique. La prêtent ion est audacieuse, et je me demande comment elle serait appréciée si elle émanait, par exemple, i de M. Mussolini au lieu d’être pré- I se niée par le premier magistral d'une nation qui a le goût de la ci- j berné et qui ne sc prive pas, à l'occasion, de juger avec la dernière ! sévérité le prétendu impérialisme ; de certaines puissances de l’autre j bord de l’Atlantique. La prétention, en tout eus, si singulière qu’elle soit, l’est beaucoup moins que celle qui est exprimée dans les lignes qu’on va lire. M. Coolidge envisage la question de la conférence comme si les Etats-Unis y étaient représentés, cl il dit : « Aucun gouvernement 11e doit donner d’avance à ses experts l'instruction qu’il lie peut pas payer plus qu’une certaine somme, ni qu’il n’acceptera •pas moins d’une certaine somme, alors qu'il appartient à des experts de déterminer le montant des paiements. » El, nous en convenons, des experts ne seraient plus dos experts, si on limitait trop étoile-...