Extrait du journal

Après l'exécution de Louis XVI, les Conventionnels conçurent quelbues inquiétudes. Les contre-révolutionnaires s’agitaient ; quelques imprimeries furent envahies et saccagées. Les violences des journaux effrayaient certains représentants du peuple, et le Montagnard Uuliem assez mal inspiré t e jour-là, proposa mêle d’exclure tic l’assemblée « ces folliculaires dont l’unique emploi est de corrompre l’esprit public ». C’était la question de la liberté do la presse qui se posait — contradiction énorme — devant une assemblée qui Jie voulait agir que sous l'invocation de la liberté. N’importe. Duhom s’écriait : « Il faut faire taire les insectes calomniateurs. Je demande que la Convention chasse de son sein tous ces êtres immondes. » Ce qui lui valut, dans les Révolutions de Paris, la foudroyante riposte de Prudhommc : « Duhcm, tu es un mauvais citoyen ou un lâche, choisis : un mauvais citoyen, si tu veux écarter des législateurs le seul frein •capable de. les retenir dans le devoir : un lâche, si tu ne sais pas baver la calomnie! » Il faut rappeler qu'a lors la violence était à la mode et que les feuilles publiques n’avaient pas toutes un amour profond pour la vérité. Si les choses ont changé, je lie veux pas le re«• lien •lier cl on ne me le fera pas écrire. Mais rien ne m’arrêtera d’établir un rapprochement entra la proposition de Duhcm et la demande d’interpellation que M. Jean Gov vient de déposer. Dans ce« i comme dans cela, c'est la liberté même de la presse qui est en jeu....