Extrait du journal

Déroulède, dans sa sublime simplicité, était l'homme d'action par excellence. Il, en avait la conviction ardente, qui ne s'embarrasse pas de vaines complications psychologiques. Ayant choisi sa voie une fois pour toutes, une « route large d'ans un air pur », il la suivait avec une foi tenace et une espérance invinci'ble. Tels ces paladins du temps jadis, qui ne rêvaient que plaies et bosses, le plus innocemment du monde, et qui, toute la vie, gardaient dans leurs yeux, clairs le mirage de la Terre-Sainte ou de la dame de leurs pensées. La preuve, c'est que toute l'existence, toutes les. pensées, toute J'action de cet homme se résument'dans tin seul mot, qui fut sa devise, et celle de la Ligue des patriotes : « Quand fvlême 1 » Il s'orienta toujours vers ce pôle unique : la patrie, l'armée, la revanche. C'est pour cette cause qu'il versa son sang en 1870, c'est elle qui le fit poète, homme politique, orateur enflammé et entraînant, qui lui valut l'exil et la popularité, et qui lit commettre à ce républicain sincère, par des erreurs inconscientes, tant de fautes contre la République. C'est pour elle qu'il est mort, d'une héroïque et suprême imprudence....