Extrait du journal

le Buen Retiro; cet écriteau : Palais à louer. La Bourse, étonnée d'être patrioter, haussait d'un franc quarante. Les Anglais qui, la veille, s'empressaient au baise-main, envoyaient leurs félicitations à la junte révolutionnaire. Les volontaires de la liberté se distribuaient cinquante mille fusils. Le peuple était tout puissant. Des factionnaires en guenilles escortaient les joyaux de la couronne et gardaient les ministres, la banque, le trésor. Après l'envahissement du palais par la foule, un juge, désigné par la junte, faisait l'inventaire du mobilier royal : pas un meuble ne manquait! La patrie était rendue aux proscrits, la liberté aux captifs. Castelar remontait dans sa chaire au milieu des bravos. Orense, le grand d'Espagne de la République, était acclamé par les plébéiens. L'éditeur de là Democratia, condamné à refit deux ans de prison, voyait sarperne commuée en ovation....