Extrait du journal

< Ce qui est étrange en cette histoire ce n'est pas précisément la crédulité des parents et de leurs voisins et amis, qui abandonnèrent la pauvre fille au goupillon des prêtres. C'étaient des gens sans instruction, des paysans qui ne savaient rien, comme dit Molière, que leur croix de par Dieu. Mais songez qu'un directeur de séminaire, un curé de paroisse, un évêque et d'autres prêtres ont sérieusement cru à l'efficacité de l'eau bénite pour guérir une de ces hystériques, que nos médecins traitent par les douches et les calmants. Ne les accusez point de charlatanisme. Je suis bien convaincu que le tonsuré qui reconnaissait à la voix Belzébuth et Mammor était de bonne foi. Qui ne sait ce que peut sur l'esprit des hommes le préjugé atavique, surtout quand il est fortifié par une longue éducation....