Extrait du journal

possible, sans rien produire. L’un nous exploite au moyen du capital qu’il a déjà; l’autre cherche à ce capital ; qui sait, peut-être pour nous exploiter demain . Mais que le voleur chipe des millions ou des sous le mobile est le même et si la manière d’opérer diffère, cela est indépendant de la volonté de leur auteur; la morale est la même. Autant le voleur est fier d’un bon coup qui lui met une forte somme dans les mains, autant le bourgeois est orgueilleux du coup de bourse, de l’accaparement d’un produit, d’une grève réduite où il aura amené les ouvriers à accepter ses conditions, ou de tout autre tripotage financier ou commercial, qui, pour l’enrichir aura ruiné une partie de ses concurrents, ou rogné le salaire d’une masse de travailleurs. Du haut de « ses bénéfices » il parlera de morale et s’il est juré, sans scrupule, il condamnera le voleur, sans se douter qu’il n’en est qu’une variante. Le voleur n’a pas le respect de la propriété des autres, mais il ne lui manque plus qu’une position stable, pour agir comme le bourgeois. 11 est si peu un révolté, qu’une fois pris, bien souvent il aidera la police à prendre ses camarades. El s’il suffisait d’avoir affaire aux enjuponnés de la magistrature pour avoir droit à notre sympathie,nous n’aurions, alors, qu’à tendre la main aux Bonthoux et consorts....