Extrait du journal
désir de dire son mot, de publier son appréciation et, plus d’une fois, le pays a pu profiter des lumières de son expérience. Aujourd'hui, la question était fort délicate. Il » agissait dé choisir autre cette fraction impatiente de la Chambre qui veut brusquer le dénouement par une restauration monarchique et les groupes divers qui demandent la consolidation du régime républicain et qui proposent, dans ce but, de proroger les pouvoirs de M Thierr. Entre ces deux partis bien distincts, bien tranchés, il Guizot, U faut bien le dire, ne se prononce pas assez ouvertement lia un mot aimable pont chacun d’en; il fait tour à tour l’éloge de leur mérite; il vante Isa avantages réciproques qu ils peuvent offrir , mais 11 ne conclut en faveur d'aucun d eux. Un voit qu il craint de froisser les susceptibilités des amis qu’il compte dans les deux camps et cette hésitation , letto attitude flottante , incertaine nuisent beaucoup à l’effet qu’aurait produit sa lettre s il avait résolument jeté le .poids de son autorité , de son expérience d’au côté ou de 1 autre. lin s’efforçant de tenir la balance à peu près égala entre les partis, en flattant la majorité de VAssemblée et en reconnaissant, d’autre part, qu'un appel au pars est indispensable; eu faisant l’éloge du chef.de , la branche aînée et en plaidant la cause des princes d Orléans, 1 ancien ministre de Louis-Philippe ote à sa parole beaucoup d autorité et l'on en vient à se demander par moment, si sa lettre ne doit pas être plutôt considérée comme une tentative de propagande électorale que comme, une sérieuse, déclaration de principes. En voulant plaire à tous , ‘en essayant d être agréable aux légitimistes sans froisser les républicains, M. Guizot risque fort de mécontenter les uns et les autres. De la part d’un homme qui a si longtemps vu:-t au milieu des agitations politiques et qui connaît a fond lee paru*, cette conduite est musez surprenante Dans son désir Je tout concilier, il va jusqu à rendre justice au gouvernement du 4 septembre tans avoir l air de se douter que les hommes de cette courte période de notre histoire tout on ne peut plus impopulaires au sein de la droite qui leur reproche la Kpoutanéité du dévouement patriotique dont il* ont fait preuve en ramassant le pouvoir, quand l’Empire eut succombé sous le coup d une triple défaite et du mépris public....
À propos
Fondé en 1827 par les imprimeurs Joseph-François Feissat et Pierre Alexandre-Henri Demonchy, Le Sémaphore de Marseille est le plus ancien journal de Marseille et reçut notamment la contribution d’Émile Zola, qui en était le correspondant parisien. À l’origine généraliste, Le Sémaphore de Marseille se spécialise progressivement dans l’actualité maritime. Le quotidien disparait à la Libération.
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