Extrait du journal
II paraît que « le sentiment royaliste renaît. » Ou ne s'en doute pas générale ment; on remarque, au contraire, que les candidats royalistes <|ut été fort mal traités dans les dernières élections ; ils .étaient environ quatre-vingts dans la chambre de 1877, ils seront quarante tout au plus dans la futur? assemblée. Pour le commun des mortels, un parti qui essaie ces infortunes est un parti qui meurt ; mais les feuilles royalistes ont une ma nière à elles d'interpréter les événements de ce bas monde, et c'est le journal du roy, V Union, feuille plaisante dans sa gravité, qui fait la découverte que noua signalons. Après-demain auront lieu dans soixante-quatre collèges les scrutins de ballottage ; les royalistes auront trois ou quatre nominations sur ces soixantequatre épreuves. Ils signaleront alors, n'en doutez pas, un nouveau symptôme de réveil royaliste. Dans quatre ans, ces quarante de la chambre, qui n'ont rien d'immortel, seront réduits de moitié ou des trois quarts, et des républicains prendront leur place; alors la monarchie sera pres que faite. Le jour où i! n'y aura plus un seul royaliste à la chambre, le comte de Chambord montera sur le trône au mi lieu de l'ivresse populaire, c'est certain. Il n'y a qu'à savoir prendre les choses par le bon côté. En attendant ce jour fortuné, le moniteur olficieux du roi re commande à ses amis « de la décision et de la discipline, une action constante et vigoureuse, clairvoyante et ferme. » A cette condition, « la force monarchique peut être reconstituée et retrouver les .énergies nécessaires pour sauver la France de la faillite républicaine. » Voilà. Il y a dans ces lignes une consolation pour les députés royalistes qui n'ont pu se faire réélire; ils étaient peut-être dé couragés et ne gardaient qu'un faible es poir de voir «le comte de Chambord roi de France ; qu'ils se détrompent. Leur dé faite e3tle symptôme avant-coureur de la victoire définitive ; ils sont aplatis par le suffrage universel ; preuve certaine que « le sentiment royaliste renaît »; la Ré publique se consolide, s'étend ; cela veut dire que la monarchie est proche. C'est le journal du roi qui le leur dit, et le jour nal du roi fait rire quelquefois, mais il ne rit jamais. Le Journal officiel puhlie un rapport au président de la République relatif aux maîtres d'escrime dans les troupes de la marine ; .des arrêtés nommant des per cepteurs.La presse allemande, malgré l'appro che des élections au reichstag, malgré les questions multiples et d'ordre inté rieur qui s'imposent à ses méditations, trouve cependant le loisir de s'occuper des conséquences de la situation actuelle au Nord de l'Afrique. La recrudescence de3 troubles dans les Etats du bey, les manifestations hostiles qui se produisent en Algérie, ne donnent aucun souci aux journaux allemands ; ils estiment que nous viendrons à bout de ces difficultés momentanées. Ils iraient volontiers jus qu'à nous donner des consails, heureux...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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