Extrait du journal

C'est que l'affaire Je la Granay^Cave, si peu intéressante qu'elle dût paraîtra après les événements des jours précédents,' .n'en avait pas moins le privilège de produire une assez vive surexcitation parmi les habitants.' Depuis que le Bedindin était venu annoncer la détermination qui avait été prise, ils avaient abandonné leurs travaux. Les uns,. ceux qui n'avaient emmagasiné dans la cafchette qu'une petite quantité de leurs grains, applaudissaient à la mesure qui allait i«s livrer à leurs besoins ; elle soulevait au cou» traire de vives critiques de la part des cul tivateurs dont le dépôt avait une sérieuse importance et qui redoutaient de nouvelles réquisitions ; enfin l'état de conservation dans lequel on allait retrouver ces richesses agricoles, enfermées depuis deux mois dans cette galerie souterraine, était l'objet d'in terminables commentaires, et l'opération projetée pour la nuit ne cessait pas de dé frayer les conversations. Cependant, vers une heure de l'aprèsmidi, Catherine, qui suivait de sa fenêtre ce qui se passait dans la cour, vit entrer un enfant qui parla à Bideux, et celui-ci. ayant jeté son marteau avec un geste d'imoatience, sortir et s'éloigner avec le jeune messager. Décidée à ne pas laisser échapper l'occa sion qu'elle guettait depuis le matin, elle descendit et se dirigea rapidement vers la porte; mais, au moment où elle allait l'ou vrir, elle fut arrêtée par. le Bedindin qui lui dit en ricanant : — Vous êtes donc curieuse, vous aussi, d'assister au baptême, la bourgeoise? — Quel baptême ? demanda Catherine étonnée. — Ah ça! mais, continua le tambour en riant de plus belle, le bourgeois ne vous a donc pas raconté que Magny comptait un petit citoyen de plus? La fameuse Piaffe a donné de l'ouvrage à la sage-fèmme, cette nuit ! i (A suivre.)...