Extrait du journal
certains hommes, la portée de l'excommunication petft aller. Quand on a vu un journal français, l'U nivers, oser prétendre que la main divine s'appesantis sait au profit de l'Eglise sur la maison de Savoie, on ne peut, sans un certain sentiment d'effroi, mesurer l'im prudence pontificale. Mais revenons à la question qui nous occupe. Nous l'avons dit, c'est celle-ci : Le Piémont étant notre allié, le Piémont combattant avec nous, pouvons-nous, devons-nous rester les pro lecteurs d'un souverain qui lui déclare la guerre ? On a vu autrefois des princes marcher sur Rome pour faire lever des excommunications. Quelle serait la situation de la France si Victor-Emmanuel, descendait lui aussi dans les plaines de la Romagne? ; Il faut tout prévoir, et nous persistons à penser qu'un congrès ne serait pas moins utile h Vérone ou à Turin pour régler les affaires de l'Italie et celles de la papauté, que des conférences à Vienne pour régler le différend entre l'Occident et Ja Russie. En attendant, devons-nous ou abandonner le pape à lui-même tout à fait, ou bien occuper Rome d'une ma nière qui, dans la guerre engagée aujourd'hui sur une si grande échelle, nous réponde tout'à fait des intentions de la papauté? Voilà l'alternative qui se présentera né cessairement à la pensée du gouvernement français. Nous ne voulons pas exagérer la situation. Nous con naissons la faiblesse des armes qui sont entre les mains de la papauté ; mais cependant il ne faudrait pas mépri ser complètement cet allié inattendu que le tzar vient de trouver dans le pape. Le pa]^| s'appuie sur une idée, l'idée catholi'que, ri dée du moyen âge, l'idée de la toute-puissance de l'E glise. Sur combien d'idées ne peut-on pas s'appuyer contre lui! Ses amis diront sans doute que ses intentions sont bonnes et pures, que l'on ne peut le suspecter d'avoir voulu favoriser les ennemis du catholicisme. Nous ne discuterons pas ses intentions; mais en poli tique, malheureusement, il n'y a que des faits, et le fait le voici: Au moment où l'Occident combat la Russie, c'est-àdire l'ennemie directe du culte catholique, le pape frappe sur ceux qui là combattent. Les amis "de la papauté ne peuvent rien contre ce fait, si ce n'est obtenir qu'il cesse. Au lieu d'enfler leur voix pour insulter ceux qui, comme les écrivains du' Siècle, se permettent de prendre , le parti des gouverne mens d'Espagne et de Piémont, voilà où, — s'ils sont sincères, — doivent tendre tous leurs efforts. léonPléa....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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