Extrait du journal
des batailles générales. S'il est nécessaire de recommencer la lutte d'ensemble, de reprendre à fond l'examen d'une question , ei souvent .et . si complètement traitée, nous ne reculerons* pas devant l'accom plissement de ce sérieux devoir. Pour aujourd'hui, il noUs suffit de dire'que la question du mode de scrutin nous paraît, dans, les circonstances présentes, une question d'équité plus encore qu'une question de politique. Assurerait-on aux minorités la part qui doit légitimement leur revenir dans la représentation nationale? Veut-on d'un autre côté que l'instruction, les capacités, la compétence, le dévouement à la chose publique, aient le pas sur les influences de clocher et sur les égoïsmes de famille ou de coterie? Si. l'on veut résoudre équitablement ces deux questions, on adop tera le scrutin de liste sans hésitation aucune. Lé scrutin de liste est le seul qui assure une place au représentant politi que de telle ou telle minorité, incapable d'entrer par ses propres forces dans les chambres législatives. Le scrutin,de liste est encore le seul qui réduise à leur véri table valeur les infatuations locales, les prétentions exagérées des gens qui se croient appelés à gouverner la France, parce qu'ils gouvernent leur village ou qu'ils possèdent les trois quarts des ter res de leur arrondissement.' s Nous disons que c'est 'là une .affaire .•^Équité, une affaire de moralité; nous élisons qu'il est juste, qu'il est bon, qu'il est salutaire pour l'éducation de la cons cience publique, de voir que les talents, même sans fortune, «peuvent arriver à se faire leur place dans les chambres légis latives, et que les minorités honorables peuvent parvenir, par l'instruction et le travail, à faire entendre leur voix au pays. tous ceux qui voudront examiner sé rieusement, sincèrement cette question, la résoudront comme nous, à quelque parti d'ailleurs qu'ils appartiennent, et le ministère actuel, nous en sommes con vaincus, quelque opinion qu'on lui ait prêtée d'avance, ne voudra pas gêner les délibérations de l'assemblée nationale dans une question qui ressort avant tout de la. justice et de la conscience....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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