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Le Siècle, 17 septembre 1865

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Le Siècle
17 septembre 1865


Extrait du journal

cliirent les parapets des tranchées et l'espace qui les séparait de l'ennemi, i Les turcos se rendirent maîtres de la batterie annexe par une de ces charges sauvages qui leur sont propres, ot qui les font ressembler à une;4roupe de panthères furieuses. Ils bondis saient sous la mitraille avec des cris si féroces, que l'ennemi se laissa intimider et fut à demi vaincu avant leur arrivée. Le colonel Rose, qui commandait, s'établit au logement, dans sa conquête, et y subit deux retours offensifs sans se laisser débusquer* Chaque fois que l'ennemi reprenait l'offensive, les. noirs enfants du désert se ruaient contre lui, et les Russes s'enfuyaient effrayés. 1 Au môme moment; les zouaves tournaient le Mamelon-Vert que le 50° escaladait de face. Ce dernier régiment, par suite d'une curieuse rivalité entre ses chefs, avait été enlevé par eux avec une vigueur indicible, ses premiers •rangs abordaient les parapets avant que la ma nœuvre du 3e zouaves fût terminée et eût pro duit son effet. Les Russes tenaient énergiquement- Leur fusillade et leur mitraille arrêtèrent d'abord le 50° à la gueule des canons pondant unè minute environ. Le colonel Brandon et le lieutenant-colonel Leblaqc étaient rivaux; le premier comptait peu de campagnes, le second était un vétéran d'Afrique ; le colonel suppo sait, à tort peut-être, que son lieutenant-colo nel se targuait d'avoir pris part à un grand nombre d'actions de guerre ; il saisit cette circonstance pour lui prouver qu'il n'avait pas manqué aux occasions, mais que les occasions lui avaient manqué. Il s'empara du drapeau, se cramponna aux embrasures, monta sur un canon, puis sauta sur le parapet, électrisant sr s soldats ; une fois sur la crête, il s'enveloppa des plis de l'étendard et attendit la mort sous la mitraille que Malakoff faisait pleuvoir sur ce point. Le lieutenant-colonel s'était jeté sur les tra ces de son supérieur; il arriva à l'instant où celui-ci tombait agonisant et brisé par l'orage de fer qui s'abattait autour (le lui. i — Colonel, dit alors Leblanc, si vous m'at tendez cinq niinutes, nous partirons ensemble! Se jetant 5 son tour << l'endroit le plus meur trier, il forçq la mort à tenir la parole qu'il venait i]e donner ; deux héros sv^ient Vécu ! Mais ce duel de bravoure avait eu un glorieux...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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