Extrait du journal
condamnait pas? Vaincu par la persuasion, Nicolas Valeïsco détacherait la clé du trous seau de ses breloques et il la tendrait au visiteur. Dès lors ce serait une victoire complète, la bataille d'Issun ou. la bataille d'Austerlitz, un rayonnement. Par elle-même, cette victoire serait dêjàune ivresse. Le glorieux blessé du. champ de ba taille à la boutonnière duquel on attache le ruban rouge le montre avec moins d'orgueil qu'il ne ferait voir la clé reconquise; Ce ne se rait encore rien auprès des conséquences. de ce triomphe. De la part de Mme Fletcher, il y avait une promesse formelle, faite du fond du. cœur et rapportée aux Six par la dame de compagnie; l'incomparable veuve donnerait sans retard sa main à qui lui rapporte rait l'objet arraché aux infidèles. Que d'heureux résultats pour vingt minutes d'é- ■ nergie ! Ce serait un changement à vue dans le goût des féeries. Pour le coup, tout Paris envierait l'ex guérillero. La veille, rue de Monceaux, les prétendants laissaient voir des nez allongés d'une aune par l'envie. Dès le lendemain du mariage, le dépit double rait. Pour sûr, le grand Paul Du Thil en séche rait sur pied et le petit Méryel, de rage, épou serait la première venue; fût-elle 'bancale ou bossue. Sans avoir l'air de se douter qu'il imitait cette Perrette de La Fontaine, si ingénieuse à, trouver tant de trésors dans un pot au lait, il voyait s'effectuer pour lui-même la plus éblouissante des transformations. Premier avatar.du prosaïque et mesquin logement de la Petite-Rue Verte, il irait por ter ses dieux lares, —vieux style—à l'hôtel de la rue de Monceaux, avec toute la mise en scène d'une existence seigneuriale, chevaux, voitures, domestiques de toutes couleurs, maison montée. Seconde métamorphose. — Il ne manquait, pas de s'admirer précédé ou suivi de Mme Fletcher, qui, tout aussitôt, étant devenue, par le fait du mariage, comtesse de Mertens, au rait, grâce à ce titre, ses grandes et petites entrées dans les deux faubourgs Saint-Honoré et Saint-Germain. Troisième transfiguration. — De pauvre diable changé en millionnaire, il se carrerait...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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