Extrait du journal

Dans le Journal intime d’Emile Ollivîcr, dont la Revue des Deux Mondes poursuit la publication, on trouve à flâner de bien curieuses remarques et d’intéressantes anecdotes. L’auteur raconte, notamment,qu’une nuit, après les journées de février 1848, le gouvernement provisoire reçut la visite de quelques ouvriers. arrogants et furieux, dont l’un d’eux lui tint ce langage : <« Citoyens, si, dans deux heures, vous n’établissez pas les organisa fions du travail, vos têtes ne resteront pas^ sur vos corps ». M. Garnier-pagès voulut calmer l’énergumène avec un discours pathétique ; mais l’ouvrier se fit plus insolent ; alors Lamartine prit la parole : « ï^c citoyen a raison, dit-il, il faut établir l’organisation du travail ; seulement le gouvernement provisoire est accablé de travail ; il est probable que le citoyen a pro fondement médité cette question ; qu’il dicte ses idées, le gouvernement les examinera et, dans deux heures, il proclamera l'organisation du travail. » L’ouvrier s’empressa de disparaître......