Extrait du journal
écoute à peine et on ne les croit plus. La désillusion a été trop grande pour que Jacques Bonhomme n’en veuille pas mal de mgrt à ceux qui lui ont tout promis, dont H a tout accepté et qui ne lui onl; rien donné. L’élu et l’électeur ne s’en tendent plus et ne peuvent plus parvenir à s’entendre ; un abîme les sépare, un tel abîme que rien ne pourra le combler. Je crois que les députés républicains s’en rendent compte. Ils comprennent que leur popularité d’une heure est per due, leur prestige détruit et leur crédit ruiné, que rien ne peut rétablir leurs affaires, que leur dextérité ne les sau vera point, et que la fin de la Chambre sera aussi leur fin. Paul Bosq. LA POLITIQUE A PARIS L’Etat et les Caisses d’épargne Les déposants aux Caisses d’épargne sont convaincus qu’ils ont le droit de retirer les sommes versées par eux et d’en recevoir le montant en espèces. Le ministre des finances estime qu’ils n’ont droit qu’à un titre, lequel peut subir une dépréciation plus ou moins grande lorsqu’il s’agira de le convertir en ar gent. Il se peut donc que les déposants reçoi vent moins qu’ils n’ont versé; il est certain, dans tous les cas, qu’ils ne soupçonnent ni les difficultés ni les mécomptes que risque de leur ménager le retrait des fonds dont ils croient le dépôt intégralement garanti par l'Etat. Il y a là, pour le moins, un malentendu qu'il importe de dissiper; nous espérons qu’un débat public mettra fin à l’équivoque, en prouvant aux intéressés qu'ils font, en versant leurs éco nomies aux Caisses d"épargne, un placement définitif et non un dépôt. Cette discussion pourra s'engager, soit sur le projet de loi, déjà ancien, qui abaisse à la fois le maximum de chaque dépôt et le taux de l’iatérêt, soit sur le paragraphe IV de l’exposé des motifs de la loi de finance. Dans ce paragraphe, M. Rouvier affirme, en s’en félicitant, que la dette flottante est à peu de choses près au même point qu’après la con solidation de 1886; il ne comprend, dans le chiffre de cette dette que les 150 millions des caisses d'épargne que le Trésor a été autorisé à conserver en compte-courant. Or, il est dû aux caisses d’épargne, en outre de ces 150 mil lions, un peu plus de 2 milliards ; le ministre reconnaît la dette, mais il prétend qu’elle ne constitue pas une créance sur le Trésor. S’il faut faire face à des remboursements, l’Etat n’empruntera point; il liquidera simplement le portefeuille des caisses d’épargne, qui renferme les rentes et valeurs achetées avec ces 2 mil liards. Que le remboursement se produise au moment d’une crise, dans une heure de pa nique, au cours d’une baisse, et les déposants perdront l’écart entre le prix d’achat et le prix dont ils devront se contenter s’il leur faut réa liser. L’Etat prétend donc qu’il n’est pas débi teur des sommes déposées et que celles-ci sont uniquement garanties par des rentes et valeurs du Trésor, dont le taux est toujours variable. Que la prétention du ministre soit fondée ou non, il importe que les déposants sachent à quoi s’en tenir et qu’ils soient prévenus. Il faut qu’ils sachent surtout qu’ils sont exposés à recevoir moins qu’ils n’ont versé ; qu’ils peu vent opérer leurs placements eux-mêmes et obtenir par ce moyen un intérêt supérieur à celui de 3 0/0 que leur sert la Caisse d’épar gne. Il est indispensable, en un mot, que les intéressés sachent bien que leurs créances n’ont ni le caractère ni la qualité qu’ils leur attribuent. Ils s'imaginent, évidemment, que si le dépôt à la Caisse d’épargne rapporte moins et les expose à ne pouvoir retirer leur capital que par 50 francs de quinzaine en quinzaine, ils sont garantis contre toute perte; or, les chances de perte existent et, lorsqu’ils voudront réaliser, ils seront dans la même si tuation que s'ils avaient acheté directement leurs titres sur le marché ; à cela prés, que leur capital aura produit un intérêt moindre. En attendant, les capitaux des déposants ser vent à des achats habilement dirigés qui per mettent de faire monter le 30/0 en prévision d’une conversion facultative du 4 1/2 0/0 qui permettrait sans recourir à des impôts nou veaux ou à une augmentation des impôts ac tuels, de doter un emprunt* Déplacement ministériel Le ministre de la guerre a quitté Paris ce matin pour procéder à son voyage d’inspection dans la région de l’Est. Au quai d’Orsay M. Ribot s’est entretenu, hier, avec M. Le Chevalier, commissaire français de la Dette égyptienne et M. Waddington, ambassadeur de France à Londres. Le ministre des affaires étrangères conférera prochainement avec plusieurs membres de la chambre de commerce au sujet des mesures à prendre pour assurer un concours plus efficace de la part de nos consuls. Il s’agit d’en obtenir de prompts et d’exacts renseignements dont notre commerce d’exportation pourra faire son profit. On s’occupera également, dans cette conférence, de la création des musées commer ciaux. A. Fontenay....
À propos
Fondé en 1873 par Édouard Hervé, Le Soleil était un quotidien conservateur antirépublicain. Avec son prix modique, il cherchait notamment à mettre la main sur un lectorat populaire, audience qu'il n'arrivera toutefois jamais à atteindre du fait de ses orientations politiques. Le succès du journal fut pourtant considérable à une certaine époque, tirant jusqu'à 80 000 exemplaires au cours de l'année 1880.
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