Extrait du journal

trois centimes, se retrouveraient, au point de vue des bénéfices, dans la même situation qu’en 1880 et peut-être dans une situation meilleure. En effet, dans tous mes calculs j’ai cavé au pire. Je n’ai prévu que des accroisse ments de consommation relativement fai bles, tandis que je suis convaincu qu'il se produirait des accroissements de con sommation plus considérables et, par tant, des bénéfices plus élevés. Quoi qu’il en soit, je crois avoir démon tré 1° qu’il est possible de livrer dès cette année le gaz, au compteur, dans Paris, au prix de vingt-cinq centimes par mètre cube ; 2° qu’il serait possible dans deux ans, soit en 1884, d'abaisser le prix du mètre cube à vingt-deux centimes. J’ajoute que, si l’on avait cru devoir accorder à la Compagnie une prolonga tion de traité de quinze ans, on aurait pu abaisser encore ces prix de deux centi mes, c’est-à-dire livrer le gaz dès cette année à vingt-trois centimes par mètre cube, et, dans deux ans, à vingt centimes. En effet, la prolongation de quinze ans, en diminuant les charges de l’amortisse ment, aurait fait baisser de deux centimes par mètre cube le prix de revient du gaz. Pour le démontrer, il faudrait des cal culs un peu plus compliqués que ceux que j’ai faits plus haut, et je craindrais d’abu ser de la patience des lecteurs du Soleil. Il est inutile d’ailleurs d’étudier la ques tion à ce point de vue, puisque la prolon gation de quinze ans, jugée insuffisante par une des deux parties, a été trouvée excessive par l’autre. La Compagnie, qui avait la prétention d’obtenir une prolongation de quarante ans, a considéré mon projet comme une tentative de spoliation et mon nom a été signalé à l’indignation des actionnaires dans l’assemblée générale de l’année dernière. La majorité du Conseil municipal, au contraire, a trouvé que j’étais beaucoup trop généreux envers la Compagnie* et que je lui faisais un véritable cadeau. Vous voyez, mon cher ami, combien les appréciations diffèrent. Agréez, etc. Edouard Hervé....