Extrait du journal

La grande épreuve touche à sa fin; et, contrairement aux appréhensions pessimistes de tous ceux qui, jusqu'au dernier moment, se sont opposés à la réalisation de ce patriotique projet, sans doute parce qu’il menaçait leur quiétude habituelle et leur existence routinière, on ne s’est pour ainsi dire point aperçu de ce grand trouble qu’il devait, suivant les affirmations de ses adversaires, apporter à la vie sociale, commerciale et industrielle du pays, et dont ils faisaient, à grand bruit, un épouvantail grotesque. Le transit des chemins de fer n’a point été arrêté; M. de Bismarck ne nous a point montré les dents; le gouvernement espagnol, dont la région mobilisée touche la frontière, ne s’est nullement ému; et les Allemands n’ont point profité du prétendu désarroi où l’expérience de mobilisation devait, au dire de quelques critiques, jeter notre organisation défensive, pour nous attaquer en traîtres. De plus, nos braves populations du Midi, que l’on est souvent trop porté à calomnier, ont fait preuve d’une soumission et d’un zèle dont on ne saurait trop les louer. Les réservistes, en général, se sont rendus à l’appel avec une...