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Le Temps, 1 avril 1937

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Le Temps
1 avril 1937


Extrait du journal

internationale. Lé ministre ;des affaires» étrangères, M. Yvon Delbos, n’aura pas manqué d’exposer au conseil les éléments - nouveaux, que l’on constate dans l’ensemble de Tactivrfé diplomatique,. et qui ont pour effet de modifier sensiblement depuis quelques jours un étai dé choses qui, au lendemain des ' récentes séances du comité de non-interven tion de Londres, ne laissait pas d’inspirer . quelque inquiétude. L’opinion internationale. faisait preuve d’une grande nervosité à la suite de la déclaration du comte Grandi que l’Italie no retirerait aucun; volontaire combattant actuellement en Espagne avant la fin de la guerre civile dans ce pays. On en avait conclu avec trop de hâte que le gouvernement do , Rome se disposait à se dégager des accords déjà acquis et à reprendre son entière liberté d’action en faveur de la cause du général Franco. S’il en avait été ainsi, la politique de non-intervention eût été gravement compro mise.‘Mais les mises au point nécessaires ont été faites aussitôt et toute menace de compli cations immédiates est écartée de ce côté. ~ „ Lorsqu’on fait un tour d’horizon au lende main de la trêve de Pâques, on constate qu’il y a effectivement une détente dont tous les amis de la paix ne peuvent que se féliciter. Sans doute les faits ne se sont pas beaucoup , modifiés.;, ils restent, cè.qu’ils étaient au moi ment oh lè comité de Londres lés a discutés, il ÿ a une dizaine dejours. Mais il est déjà fort appréciable qu’on les envisage aujourd’hui dans un .esprit très ..différent, et que dans ■ toutes les capitales çe soit la tendance de conciliation qui prévale. On sait que l’Italie a donné l’assurance qu’elle ne songeait pas à revenir sur les accords déjà établis, ce qui signifie qu’elle entend observer les engage ments qu’elle a pris en ce qui concerne l’inter, diction » du recrutement et du transport de volontaires étrangers à destination de l’Espa gne et l’envoi de matériel de guerre aux deux partis espagnols. Il importe donc de distinguer entre les accords qui sont déjà intervenus et ceux «pii restent à conclure. Aux termes des premiers, toutes les puissances s’interdisent formellement d’e.nvoyer des effectifs et du matériel de .guerre de l’autre côté des Pyré nées; les seconds, qui visent le rappel des volontaires combattant déjà en Espagne et les problèmes, financiers relatifs à l’or espagnol qui se trouve à l’étranger, sont encore en dis cussion, et par conséquent ne lient jusqu’ici aucun des gouvernements représentés à la .commission de Londres. Ce n’est donc qu’au cas où. une puissance déterminée viendrait à violer délibérément les accords déjà en vigueur que la .politique de non-intervention et le contrôle a établir pour en surveiller la loyale application pourraient être remis en question. Ce n’est que dans ce cas qu’il faudrait envi sager d’autres mesures à prendre par les puis sances qui entendent faire respecter Jes déci sions arrêtées d’un commun accord. On n’en est pas là, et là apolitique de non-intervention continue dans les conditions' où elle a été. fixée. La tendance, à l’apaisement et à la con ciliation est donc très nette. La presse allemande se donne beaucoup de mal pour faire .croire qu’il y. a des divergences de vues entre Londres et Paris sur la politique à suivre à l’égard de l’Espagne. La polémique que la presse nationale-socialiste essaye d’en gager à ce sujet est sans fondement. A aucun moment ; il n’y a eu de désaccord d’aucune •sorte entre la France et l’Angleterre, qui demeurent pleinement solidaires dans la poli tique générale de défense de la paix, aussi bien en ce qui concerne les affaires d’Espagne qu’en ce qui concerne les autres problèmes européens. La politique concertée entre Londres et Paris ne prête à aucune équivoque et ne saurait donner lieu à aucun malentendu étant donné que les principes qui sont à sa base sont clairement définis. Cette politique franco-bri tannique n’a pas d’autre objet que d’empêcher la crise espagnole de dégénérer en crise inter nationale; elle ne vise qu’à hâter, dans toute la mesure du possible, la fin de la guerre civile de l’autre côté des Pyrénées et à laisser le peuple espagnol maître de fixer librement le régime national qu’il estime devoir répondre lé mieux à ses aspirations et à ses sentiments traditionnels. Tant qu’on se maintiendra sur ce terrain, la France et l’Angleterre agiront en plein accord et le comité de Londres pourra continuer utilement ses travaux pour faire de la non-intervention une réalité. Etant donnée la réserve observée par le représentant de l’Allemagne à Londres en présence de là récente déclaration du comte Grandi, on a été enclin dans certains milieux à supposer que Berlin prenait une position fondamentalement opposée à celle du gouver nement de Rome, et c’est même par cet argu-. ment que d’aucuns ont cru pouvoir expliquer qu’après le coup d’éclat du comte Grandi l’Italie se soit montrée disposée à la concilia tion. Il ne semble pas que la réserve alle mande doive être interprétée dans le sens d’une tendance marquée au Reich à se séparer du gouvernement fasciste. En réalité l’Alle magne est beaucoup moins engagée que ne l est l’Italie dans les affaires d’Espagne, et tout (end à confirmer quê, tout en continuant à sou tenir le général Franco, elle ne vent pourtant pas aller au-devant de complications interna tionales pour assurer en tout état de cause la victoire finale du pouvoir nationaliste de Burgos. Mais on réagit vivement à Berlin Contre l’idée d’un affaiblissement .dé la, politique con cédée italo-allëmande. §1 bien xrue.. Ce serait...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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