Extrait du journal

Les violences de la droite ont provoqué hier à Versailles un grave incident qui est aujourd'hui l'objet de vives pré-1 occupations dans le monde parlementaire. Devant les protestations scandaleuses par lesquelles a été accueilli sur les bancs de la majorité un rappel à l'ordre prononcé contre M» le marquis de Grammont qui, dans le débat relatif à la loi lyonnaise, avait adressé un mot injurieux à un orateur de la gauche, M. Le Royer, le président, M. Jules Grévy, a, en quelques paroles fermes et dignes, laissé entrevoir son intention de renoncer aux fonctions dont il est depuis si longtemps investi; puis il a levé brusquement la séance au milieu d'une agitation dont on peut aisément se figurer l'intensité. Dans la soirée, de nombreuses démarches ont été faites de divers côtés pour obtenir de l'honorable président qu'il ne donnât pas suite à cette résolution; on doute toutefois qu'elles aient suffi pour apaiser les justes et légitimes susceptibilités de M. Grévy, et l'on semblait ce matin s'attendre à ce que, dès le début de la séance, il vint déposer sa démission sur ïe bureau. Mais on s'attend aussi à ce qu'elle soit unanimement refusée et à ce qu'un vote de confiance invite M. Grévy à conserver l'exercice de fonctions que nul autre membre ne saurait remplir avec plus d'autorité, d'indépendance d'esprit et d'irréprochable impartialité à l'égard de tous les partis. Cet incident a naturellement rejeté dans l'ombre et la discussion qui en avait été la cause et les autres questions qui, au début de la séance, avaient un instant occupé l'Assemblée. Mentionnons cependant la question adressée par M. Cézanne à M. le ministre des affaires étrangères au sujet de la Compagnie de l'isthme de Suez, et le vote par lequel, sur la proposition de M. Wolowski, il à été décidé qu'on renverrait à ven§ dredi la nomination de la commission de permanence....