Extrait du journal
On ne saurait exagérer l’importance de la question qui est soumise au Congrès des Etats-Unis. Il s’agit dg savoir si l’on comprend dra dans le matériel de guerre dont ^expor tation vers les. pays belligérants, pourra .êtreT interdite ou limitée des matières telles que le pétrole, le cuivre, le fer, le coton, etc. Par un enchaînement de raisons que nous n’avons pas à rechercher ici, un événement particulier, la guerre entre l’Italie et l’Ethiopie, engendre des conséquences politiques et économiques d’une portée très générale. La'mesure envisagée par les Etats-Unis se place sur un autre plan que celui des sanctions décrétées'par la Société des nations. Elle dérive du principe de neutralité et non des règles de justice ou dg sécurité collective. Elevonsnous au-dessus du cas particulier qui en a été la cause déterminante, Il est impossible de ne pas voir qu’un embargo américain même par tiel sur le pétrole, le coton, etc., donnerait un avantage aux pays qui possèdent ces matières. Le conflit actuel a mis en évidence le rôle essentiel qu’elles joueraient dans une guerre. La neutralité américaine augmenterait la su périorité des nations, fortes, de celles qui sont le plus capables de soutenir une guerre sans une aide extérieure. Nous laisserons de côté les répercussions que cet état de choses pourrait avoir au point de vue des relations politiques internationales, pour ne regarder que ses conséquences écono miques. Les nations qui manqueraient de telle ou telle matière première chercheraient évi demment à suppléer, par l’ingéniosité aux res sources que la nature leur aurait refusées. Elles s’efforceraient en particulier; de trouver des produits de substitution. Lgs Etats-Unis eux-mêmes pourraient bien voir leurs expor tations souffrir de. ces efforts. On essayera de plus en plus, par exemple, de remplacer, le coton par le bois ou d’autres matières pour obtenir la cellulose nécessaire aux fabrications de guerre. Il est possible aussi de développer la culture du coton dans les pays coloniaux. La restriction des plantations aux Etats-Unis a déjà abouti à ce résultat. Nous assistons depuis longtemps à des essais pour remplacer le pétrole dans la carbura tion : exploitation des schistes bitumineux, carbonisation de la houille, hydrogénation de la houille et du lignite, emploi de l’alcool, ga zogènes alimentés au bois, etc..., une foule de procédés ont été expérimentés, et ils n’ont sans doute pas épuisé les facultés des inventeurs. La production d’essence synthétique à l’aide de la houille et du lignite est déjà entrée dans la phase des réalisations industrielles. Grâceà plie, l'Allemagne s’est affranchie dans une certaine mesure de la nécessité d’importer du pétrole. La Grande-Bretagne commence aussi à utiliser dg cette manière son charbon. En France, où malheureusement nous sommes moins riches en charbon, on fait des essais remarquables dans la même direction. La pers pective de l’embargo américain sur, les ma tières premières ne peut qu’accélérer cette évolution. v Dans la' mesure où il s’agit de véritables progrès techniques, il .faudrait se féliciter; de; ce stimulant donné à l’esprit d’invention. Le progrès industriel consiste en somme à rem placer sans cesse matières et produits par d’autres plus. commodes et que l’on puisse se procurer à moins de frais. Mais si l’industrie ne se propose pour but que de faire cesser l’état de dépendance où se trouve une nation à l’égard d’autres nations, elle risque de négli ger ses propres lois, d’augmenter le coût des produits au lieu de le diminuer, et par là d’aller contre le progrès. Nous avons déjà vu, dans de nombreux pays, des fabrications im plantées ou soutenues artificiellement-, soit dans un dessein de défense nationale, soit pour protéger tels ou tels intérêts profession nels, et nous avons yu aussi les résultats de cette politique. ' Les industries qui rie sont qu’artificielles sont entretenues aux frais de toute l’économie nationale. Elias tendent car conséquent à....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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