PRÉCÉDENT

Le Temps, 9 août 1884

SUIVANT

URL invalide

Le Temps
9 août 1884


Extrait du journal

La quatrième journée du Congrès a été calme; les orateurs qui ont escaladé la tribune ont pu se faire entendre sans dahger pour leurs poumons. Les propositions les plus variées se sont produites avant l'ouverture de la discussion proprement dite. M. Marion, invoquant la température et s'étayant des conditions fâcheuses de l'hygiène « physique et morale » de l'Assemblée, a demandé l'ajournement des séances au 25 octobre. Mais l'appel de l'orateur aux « médecins » et aux « sages », également nombreux dans son auditoire, est demeuré sans écho. M. Brialou n'a pas eu plus de succès en réclamant le droit d'aller retremper son mandat impératif au contact de ses électeurs. M. Guillot a demandé la suppression de l'article 39 du règlement, qui est relatif à la question préalable dans le langage imagé qu'une tradition nouvelle semble avoir consacrée à la tribune de Versailles, l'honorable député de l'Isère a supplié l'Assemblée d'écarter ce « bâillon » de sa bouche. Cette proposition a été renvoyée à l'examen d'une commission d'initiative parlementaire qui sera pommée aujourd'hui dans les bureaux. Le débat au fond à été ouvert par M. Chesnelong. Dans le style de l'homélie qui lui est familier, l'orateur du parti militant catholique a dit son fait à la République, qui n'a su être « ni conservatrice, ni parlementaire, ni libérale »; par opposition, il a fait l'apologie de la monarchie, qui saurait assurer a la France les bienfaits de ce triple caractère; quant à la révision, M. Chesnelong la combat au nom de l'intérêt monarchique et et de l'intérêt religieux. M. Madier de Montjau n'a point manqué cette occasion d'exécuter, une fois de plus, l'hydre monarchique; les trois têtes du monstre, la légitimité, l'orléanisme, l'empire, ont eu leur part de ses coups. Mais ceux-ci sont tombés avec une vigueur particulière sur le ministère et sur le Sénat « Musée d'antiquités » a dit l'orateur en désignant l'Assemblée du'Luxembourg, et le vétéran parlementaire est descendu de la tribune en laissant la Chambre haute écrasée sous cette qualification dédaigneuse....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

En savoir plus
Données de classification
  • madier de montjau
  • chesnelong
  • andrieux
  • rolin-jaequemyns
  • bara
  • tisza
  • hubert
  • cassagnac
  • buffet
  • labiche
  • berlin
  • hanoï
  • caire
  • chambre
  • egypte
  • vienne
  • paris
  • monténégro
  • asson
  • broglie
  • sénat
  • l'assemblée
  • la république
  • assemblée nationale
  • parti républicain
  • société des gens de lettres
  • une assemblée