Extrait du journal

il préféra détourner l’entretien des questions de principe et s’informa du P. Hart : — Où le rencontrer ? Il ne prend même jamais ses repas avec nous. Si je ne l’avais aperçu oc cupé à réciter son bréviaire dans le jardin, je ne pourrais croire qu’il habite l’hôtel. Je vou drais le remercier. ■ — Moi aussi, dit-le marquis, je regrette de le voir si rarement. A quatre heures, il revient quelquefois ici pour écrire et nous causons un peu; or c’est le moment où tes occupations t’appellentailleurs. Si tu désires le voir, demande-lui un rendez-vous par un billet qu’on portera dans sa chambre. Tu lui dois; en effet, de la recon naissance ; de nos jours, les bons mariages se font rares et il t’offre une occasion qui mérite au moins un examen sérieux. — Le P. Hart vous sauve tout simplement, reprit le comte. Vôtre entêtement ne méritait pas une pareille chance. J’avais prédit la fin de cette ridicule banque politique. Au lieu dümiter le duc de Séez en n’y laissant qu’un flocon de duvet, vous échappez à moitié nu comme un poulet des mains d’une cuisinière de Naples où l’on plume les volailles vives. Que vous reste-t-il? Combien de couvents, d’écoles subveationnez-vous ? Moi, votre frère, je n’en sais rien, avec vos cachotteries. Ce qu’il y a de. sûr c’est que vous continuez à gaspiller votre fortune bêtement. Et vous croyez faire plaisir à Dieu par ce gâchis? — Singulière façon de prêcher Tordre, répon dit sévèrement le marquis. Vous excitez Henry à critiquer mes actes, autant dire à la révolte. I! tourna la tête vers son fils pour le prendre à témoin et provoquer un acte de foi et d’obéis sance. 1 ' - ' T Si j’avais le droit de juger mon père, dit Henry, je l’approuverais pleinement. La Ban-' que devait réussir. Comment prévoir que son directeur se ferait payer des millions par nos ennemis pour amener un krach ? Mon père a bien fait de risquer sa fortune pour la bonne cause. Je ne lui demanderai même pas le nom des œuvres qu’il soutient encore. Il n’a pas de comptes à me rendre. ~ Une affaire financière 1 s’écria le comte, et...