Extrait du journal

t #. Olivier Bascou, un de nos grands préfets, qui fut. à Bordeaux l’hôte du gouvernement exilé de la capitale pendant les terribles mois de 1914, pu blie sur « l’Anarchie de la guerre » un livre d’une saveur et d’une sincérité attachantes, dont le but est de nous amener, par l’expérience d’une vio véÇlie» à concevoir et à prôner un certain nombre de réformes, d’où la, République devrait sortir re vivifiée. f; : . ... Dans le récit historique des événements • aux quels il participa de si près tout le long d’une carrière administrative éminente, M. Bascou ap porte un grand souci de vérité, non sans une cri tique constante qui le ferait classer parmi les observateurs plutôt que parmi les acteurs. Dénué d’amertume et de mauvaise humeur, plein de verve, animé par la passion du bien public, ce testament moral n’en garde pas moins un caractère désa busé : ce sont les réflexions d’un esprit qui n’a pas pu influencer le cours des choses. Ge préfet apparaît comme une volonté sans emploi, et il .semble tomber d’une illusion qui se prolongea un quart de siècle. Mais peut-être est-il; victime do cette'philosophie désenchantée que tout, souspréfet mort jeune laisse survivre dans l’homme arrivé. A force de composer avec les nécessités ,de la politique, on finit -par croire qu’on a perdu son idéal, et dans la maturité de l’âge, on est heureux d’employer ses loisirs à le retrouver. En prenant sa retraite, M. Bascou s’écrierait avec Chénier : «, Et pourtant, il y avait quelque chose .là! » On n’en saurait douter d’ailleurs, au goût qu’il manifeste pour améliorer ce dont il se...