Extrait du journal

'nirdâns un même sentiment d'orgueil national ? 'C'est à l'heure môme où M. de: Bismarck semble -renoncer à la lutte religieuse qu'il avait imprudemment entreprise que le chef des vieuxcatholiques et les organes accrédités de l'ultramontanisme affirment ainsi que, chez eux, l'idée patriotique l'emporte sur l'esprit de secte. •C'est aussi au' moment où l'on prête à M. de Bismarck toutes sortes de projets dictatoriaux que l'Allemagne entière rend un hommage solennel à l'homme qui, il y a quatre siècles, jeta à travers le monde le. premier cri de liberté. L'Eglise n'a, depuis lors, rien abandonné de ses visées ni de son intolérance; mais elle sait faire les concessions qu'elle juge nécessaires. Sans céder, sitôt que les principes euxmêmes sont'en jeu, elle évite avec soin de heurter de front l'enthousiasme populaire. Voilà pourquoi les ultramontains eux-mêmes ont pris part aux fêtes en l'honneur du plus formidable ennemi que la Curie romaine ait jamais rencontré, de ce moine qui, prisonnier à la Wartbourg, a su tenir en échec, par sa seule parole, la puissance ecclésiastique, alors souveraine maîtresse en Europe. Et c'est aussi pourquoi le gouvernement, quels que soient les plans politiques qu'il prépare, s'est associé avec éclat à ces manifestations et n'a pas hésité à saluer dans Luther l'initiateur du monde moderne et l'un des libérateurs de la pensée humaine....