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Le Temps, 12 septembre 1917

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Le Temps
12 septembre 1917


Extrait du journal

M. Painlevê a fait de nombreuses visites dans la journée d’hier et finalement accepté de for mer un cabinet. Son nom sera bien accueilli dans tous les milieux parlementaires et dans l’opinion publique. On sait gré au ministre ac tuel de la guerre de son patriotisme profond et sensible, de son travail acharné, du zèle ardent et pour ainsi dire de l’amour qu’il porte à tout ce qui concerne sa fonction. Nous allons le voir sur un terrain nouveau et mesurer l’ampleur de ses conceptions politiques. Oh déclare. qu’il veut, constituer un cabinet d’union nationale et faire appel au-concours d.e toutes les personnalités susceptibles de colla borer à la tâche sacrée, sans, distinction de partis. Il faut faire confiance à M. 'Painlevê, à cause de ces intentions excellentes. Il faut lui souhaiter la volonté ferme de les réaliser. La liste ministérielle nous montrera s’il a réussi, s’il a maintenu énergiquement sa direction, malgré les embûches de toute sorte qui le guet tent. Parmi les collaborateurs auxquels il songe à faire appel, il en est que l’opinion saluerait avec une faveur particulière; et si M. Painlevê a le véritable sentiment de l’heure, il y a des concours qu’il sera sage et juste de ne point écarter. La rentrée .des socialistes paraît une chose certaine.. Depuis le début de la guerre, nous avons considéré ^ qu’il n’était permis d’exclure ni un parti, ni une personnalité quelconque. On /Comprendra que,'bénéficiant de l'entente patrio tique ainsi pratiquée, les socialistes soient tenus de respecter le pacte dans le même esprit; Un président du conseil se diminue dès le premier jour de son entrée au pouvoir s’il accepte des conditions léonines, sous prétexte qu’elles sont formulées par un groupe, et s’il se met- ainsi en état de vassalité. La guerre a assez duré pour que nous ayons pu faire à cet égard des expé riences instructives. 11 en est résulté, dans une certaine partie du public quelques malentendus à l’égard du monde parlementaire, impressions fâcheuses qu’il est prudent et assez urgent de dissiper. Nous souhaitons de tout cœur que. M. Painlevê mette à. profit les leçons que les événements, se sont chargés de donner à ses ÎSlëaêdëBâëür.S....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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