Extrait du journal

Il y a déjà quelque temps que la commission du budget déroute le public par les votes con tradictoires émis du jour au lendemain sur la même matière. Nous avons pris la liberté de lui faire des reproches, sans nous imaginer toutefois que cette inconstance naturelle dût l’ei. traîner dans une aventure comme celle qui a marqué la journée d’hier. On croyait, en gé néral, que l’accord s’était établi sur les princi pes du budget ; qu’il ne restait à examiner que des détails, et qu’une heureuse entente régnait entre la commission, son rapporteur et M. le ministre des finances. Il paraît que c’était là une pure illusion ; du moins les commissaires présents à la séance d’hier en ont-ils décidé ainsi. Les résolutions prises jusqu’ici n’avaient qu’un caractère provisoire ; il faut un nouveau débat pour qu’elles deviennent définitives. Lé système d’évaluation des recettes, la conven tion avec la Compagnie d Orléans, autant de points à remettre en question. Rien de fait; tout à recommencer; c’est un changement à vue. En vain M. Ribot a-t-il donné d’excellentes raisons à ses collègues pour les convaincre qu’ils avaient tort et qu’on ne comprendrait rien à cette évolution ; tout ce qu’il a pu obtenir, c’est qu’au lieu de se prononcer séance tenan te, on attendît la réunion de mercredi. Il y avait hier dix-sept membres présents. Peut-être y en aura-t-il davantage demain ; peut-être la sage parole de M. le rapporteur général sera-t-elle mieux écoutée. Nous avons pris l’habitude des surprises depuis que la commission fonctionne : elle nous en adonné d’heureuses et dépénibles; celle d’hier est pénible; celLe de demain sera-telle heureuse ? Nous le souhaitons dans l’intérêt de tout le monde, et nous l’espérons, parce que la logique du bon sens le réclame.. On a beau avoir un...