Extrait du journal

I — Suite Le jour baissait, un rayon rose colora le mur d’en face. Il y eut par la chambre une lu mière cuivrée, et dans la cour, un ramage éperdu de pierrots picorant les miettes posées chaque jour pour eux par Edouard sur le re bord de la fenêtre. Mme Rouveyre lava ses pinceaux, rangea sa boîte à couleurs. — Assez pour ce soir, on n’y voit plus. Tout justement la porte du vestibule tapait et Monne fit une irruption joyeuse, le chapeau de travers, un paquet dans chaque main. , — Bonsoir, les.mamans! Deviner un peu ce qu’il y a là-dedans? - ■ lEttoès surexcitée. ; ;— C’est du bon, allez ! Des brioches, des me ringues,. des éclairs, tout ce qu’il y avait de mieux dans la boutique. J’en ai l’eau à la bou che!' ' D’un geste gourmand, elle passait une langue rose sur ses lèvres, et faisait au bout de sa ficelle tourbillonner le paquet. — Eddy a fait des folies! murmura Mme Rouveyre. ' — Ah! ah! cela n’est rien encore. Devinez ce qu’il .y a dans l’autre paquet? Un beau pâté truffé! . — Mais enfin, pourquoi tant de gâteries? — Eddy nous invite à fêter la gratification que lui donna hier son architecte, et il fait royalement les choses. Nous avons arrangé tout notre plan, continua 1a" fillette avec volubi lité, Je vais chercher du bouillon chez nous ;...