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Le Temps, 22 septembre 1878

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Le Temps
22 septembre 1878


Extrait du journal

— Je ne comprends pas ce que vous voulez de moi, dit-elle, fermement, très pâle et très résolue. — Comment ! Ce que je veux? Je veux vous rendre aux baisers d’une mère, c’est bien simple ! dit Mon nerol avec un accent où il semblait railler lui-même ces mots de mélodrame : Une mère, les baisers ma ternels. — Et.... sait elle que j'existe seulement? Pourquoi ne s’est-elle pas inquiétée de moi? — Oh! trop long à raconter! Seulement elle est riche, et il est inutile de végéter bêtement et de man,ger ses croûtes sèches, quand on est certain d’avoir de la brioche. — Elle est riche! dit Hélène. Ah! bon! Maintenant, je comprends tout. Ce n'est pas son affection que j’irais lui réclamer, c’est son argent? C’est ce que vous vou lez me proposer? Eat-ce que c’est de moi ou de vous que dépend une telle démarche? — De .vous. « L’entant peut réclamer sa mère ! » — L’enfant oublié ne demande, que l’oubli. Empor tez ces papiers, allëz-vous-en 1 Je ne veux rien sa voir ! Je ne veux rien réclamer! Je ne veux rien, rien, rien! ■ — Des bêtises ! fit Monnerol. Je vous dis que ça lui fera plaisir à cette mère! Elle vous a pleuré! C’est du baume à lui donner! — Elle me croit morte ? — On lui a dit que vous l’étiez! — Qui? — Moi! — Pourquoi cela? — Des secrets à moi. Ça ne fait rien à l’affaire. Elle sera heureuse. Et vous la connaisssz, parbleu ! De nom au moins... — Moi? demanda Hélène, qui maintenant frisson nait d’angoisse. — Parfaitement. Son fils est votre ami; car je vous annonce ça aussi, vous avez un frère I — Henri ! s’écria Hélène éperdue* avec un éclair de joie folle. — Le cri du cœur, la voix du sang! ricana Monne> rol qui raillait. Hélène le regardait, fiévreuse, n’osant croire à ce qu’il disait, l’interrogeant, éprouvant tout à coup une impression étrange de contentement à no plus _ se sentir isolée et perdue dans le monde, à savoir...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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