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Le Temps, 23 juin 1887

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Le Temps
23 juin 1887


Extrait du journal

concerne, concentrer dans un seul mot : « Le système du projet de loi ouvre une porte toute grande à l’arbitraire et à la faveur. Nous ne di sons pas que par cette porte ouverte ils entre ront; nous constatons seulement un fait irré fragable ! » Et quel intérêt l’armée a-t-elle à ce que les hommes qui seront maintenus dans leurs foyers le soient en vertu d’un texte de loi formel ou par un jugement du conseil de révi sion? Aucun. L’intérêt de l’armée dans toute cette question ne porte que sur un point : l’in struction militaire donnée à tous les citoyens. Le moyen de donner cette instruction, la dé termination du temps à passer sous les dra peaux pour les différentes catégories de dis pensés, tout cela est indépendant de la ques tion de dispense. Il y a plus : l’armée est intéressée à ce que le nombre des dispenses ne soit pas diminué. Moins vous aurez d'hommes dispensés, plus vos contingents seront forts, et moins long temps vous pourrez les conserver sous les dra peaux; plus par conséquent vous réduirez la durée du service et vous arriverez fatalement au service de deux : ans, réduits dans la pra tique à un an. Le rapporteur a répondu au discours de M. Ribot en combattant le principe général du droit à la dispense. « Que le soutien de famille reste quand il est réellement nécessaire à sa famille, a-t-il dit, c'est bien! Mais cette situa tion ne peut pas se présumer, il faut l’établir.» C’est précisément là, dirons-nous, que réside la difficulté, et nous nous méfions de vos jurys de cinq membres désignés par le hasard. La Chambre a cependant donné raison à la commission en rejetant, par une majorité de 324 voix contre 223, l’amendement présenté et soutenu par M. de Saint-Martin pour le réta blissement des dispenses de droit. Ce vote a été, sans nul doute, déterminé par l’assurance qu’est venu donner à la tribune M. le ministre de la guerre : La suppression des dispenses lé gales doit donner $5,000 hommes de plus, et ces 25,000 hommes, suivant M. le ministre, sont nécessaires pour la défense du pays. M. Ribot a répondu à cela ce que nous avons dit nous-mêmes, c’est-àrdire que les dispensés sont appelés en temps de guerre et qu’il suffirait de les réunir pour des exercices en temps de paix. Le président de la commission est venu appuyer le rapporteur en s’élevant contre les dispenses de droit, et le vote a eu lieu tel que nous venons de l'expo ser. En présence de ce vote, nous ne pou vons nous garantir de cette crainte que la con séquence de la suppression des dispenses soit la réduction exagérée de la durée du service militaire, sans parler des autres effets produits au point de vue politique et social. — ♦ AFFAIRES COLONIALES...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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