Extrait du journal

ingrate colonie et d’aller s’établir à Natal, n’ont pas, même avec les écus prodigués, suffi à con vaincre les électeurs. Ils pensent que l’Afrique du Sud est bien comme elle est, que l'Angle terre y est suffisamment maîtresse, qu’une guerre de races entre blancs serait fratricide et néfaste, qu’il faut vivre et laisser vivre, que le Transvaal doit être laissé tranquille, que l’élé-^ ment boer a le droit d'être traité avec respect, avec sympathie. Ces sentiments ont prévalu. L'Afrikander Bond aura une majorité de cinq à dix voix, encore que M. Rhodes ait été réélu; M; Schreiner sera premier ministre. C’est la fin du conflit Rhodes; C’est le coup final porté aux nouvelles tentatives d’invasion et de révolution au Transvaal. C’est la paix entre les Etats et les races de l’Afrique du Sud. L’Angleterre n’a rien à y perdre. Au con traire. Sa suprématie est inébranlablement as sise. Elle ne pouvait être, nous ne disons pas compromise, mais diminuée que par les folies du jingoïsme, la criminelle complicité — passive ou active — de l'impérialisme à la Chamberlain et de la spéculation à la Rhodes. Ces élections conjurent ce péril. La situation serait excellente si le haut-com missaire et gouverneur général, sir Alfred Milner, envoyé à si grand orchestre au Cap par M. Chamberlain et proclamé grand homme avant le temps par d’imprudents amis, ne s’y était irrémédiablement compromis au service du rhodésianisme et n’était hors d’état de survivre au ministère Gordon Sprigg et à sa politique»...