Extrait du journal

prétende qu’elle y fût obligée et qu’en ne su bissant pas ces exigences elle a commis un attentat contre le suffrage universel, c’est commettre soi-même un attentat contre le sens commun ét, qui pis est, contré le droit commun. Changez la situation, prenez, au lieu d’un ouvrier ajusteur, un clerc de no- " taire, un professeur de collège, un commis de magasin, etc. : soutiendrez-vous que leur patron insulte au suffrage universel s’il refuse de les garder à partir du mo ment où il ne peut plus compter sur leur travail ou leur assiduité? Trouverait-on des juges pour imposer à un patron quel conque une obligation semblable ? Et ceux.là mêmes qui veulent que l’ouvrier ait le droit et le moyen d’exercer des fonctions publiques, si cela doit entraîner quelques charges, ne sont-ils pas forcés de convenir qu’il n’est pas juste de faire retomber ces charges sur les patrons, mis déjà dans l’embarras? Les ouvriers, d’ailleurs, fontils seuls exception? Combien de petites gens, boutiquiers, paysans, artisans indé pendants vivant de leur travail, notaires, professeurs, etc., qui se voient obligés chaque jour de choisir entre les charges publiques et leur gagne-pain parce qu’il leur est impossible de les concilier? Il faudrait donc, si l’on voulait être de bon compte et ne pas envenimer encore par la passion politique une situation déjà assez grave, nous faire grâce de ces accusations retentissantes, de ces exagérations manifestes, et cesser de parler de venger le suffrage universel d’in jures qu’il, n’a pas, reçues. La vérité, c’est que M. Calvignac, en acceptant les fonc tions de maire, a usé de son droit strict; que la Compagnie, en refusant de subir ses exigences, a usé du sien. Ces droits deviennent inconciliables forcément dès Su’on les pousse à l’absolu de partet d’autre. L faut, pour aplanir de pareilles difficultés, non des mesures de coercition ou des repré sailles qui aggraveraient le mal au lieu de le guérir, mais un esprit réciproque de trans action et de bonne volonté qui seul peut produire l’entente nécessaire. Les rapports d’un patron et de ses ouvriers ne peuvent être réglés autrement que par un contrat. Or, un contrat peut-il intervenir si chacune des deux parties se cantonne dans son in transigeance? Voilà pourquoi nous souhai tons qu’ici comme ailleurs une inspiration dé sagesse et de bienveillance réciproque, vienne bientôt rétablir la paix momentané ment troublée par des sentiments ici, de dé fiance et, là, de jalousie....