Extrait du journal

Il semble bien que, à moins d'un miracle, le sort de Barcelone soit désormais fixé. L'offensive nationaliste en Catalogne s'est développée ces jours derniers à une allure foudroyante. Les troupes du général Franco, qu'on évalue fortes d'une vingtaine de divisions, ont franchi les étapes au sud, au centre et même au nord avec une rapidité qui a dépassé les prévisions des critiques militaires les plus attentifs aux événements. En un mois elles ont conquis tout le terrain entre le front tel qu'il avait été stabilisé l'été dernier et la capitale de la Catalogne, qui, depuis hier, est sous le feu de l'artillerie franquiste. L'avance des nationalistes depuis la prise de Tort osa et de Tarragone jau sud et dé cervera .àu centre s est -précipitée àiir un rythme tel que les gouvernementaux n'ont guère eu le temps de se regrouper sur les lignes défensives qui avaient été préparées à l'avance en vue d'un repli éventuel. La puissante position qui avait été prévue à une vingtaine de kilomètres, sur les hauteurs commandant tous les accès à Barcelone et qu'on appelait la « ligne de fer », a été pratiquement tournée, et le corps d'armée marocain du général Yague est parvenu à' proximité de la capitale catalane. Après l'occupation, hier, du centre industriel de Manresa, la menace directe se précise également par le nord et l'encerclement de Barcelone est virtuellement accompli....