Extrait du journal

« Le devoir indiqué à tous à l’heure actuelle n’est autre que l’union du parti républicain pour la réalisation des réformes attendues. » Qui dit cela? C’est M. Pierre Baudin, ministre des travaux publics, dans un discours prononcé en présidant un comice agricole. C’est un lan gage, en somme, excellent et auquel aucun groupe du parti républicain ne saurait contre dire. Tout au plus pourrait-on demander à le préciser. Car si l’union est désirable en soi ; en core est-il bon d’en fixer nettement les bases, et si personne n’est aveuglément partisan du statu quo, encore faut-il s’entendre, comme nous l’in diquions hier ici même, sur le sens des réfor mes à réaliser. Au reste, M. Pierre Baudin le comprend bien ainsi, et il est entré dans quelques détails. A vrai dire, une de ses précisions ne serait guère propre à cimenter cette union, qui est dans les vœux de M. le ministre des travaux publics comme de presque tous les républicains; mais il s’est hâté de la corriger par des réserves des tinées à rallier l’unanimité. M. Pierre Baudin s’est déclaré acquis au vote de l’impôt sur le re venu ; mais il a ajouté que cette « réforme » de vait n’avoir aucun caractère « de violence et de révolution », qu’il s’agissait au contraire « de rassurer à là fois ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas, en assurant une meilleure et plus équitable répartition des charges qui pèsent sur tous ». . On peut ne pas aimer ces termes, « ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas », que M. Pierre Baudin n’a fait, d’ailleurs, qu’em prunter à un vocabulaire usuel, mais fort im propre. Tout le monde possède quelque chose, r à l’exception seulement des vrais indigents, au sens juridique du mot. Bien plus, en France tout au moins, le nombre de ceux qui possèdent un capital consolidé, et que l'on entend désignerdans le jargon mis à la mode par les doctrinai res socialistes sous le nom de classe possédante, est sensiblement plus considérable que le nom bre de ceux qui n’en possèdent pas. Enfin, ceux...