Extrait du journal

> Le rapport de M. Félix Dupin sur la question des vacances parlementaires a été lu hier à l'Assemblée, et le vote a eu lieu séance tenante. Conformément aux conclusions de la majorité de la commission, il a été décidé, que la Chambre se prorogerait du 6 avril au 19 mai c'est un congé de six semaines. Ce résultat n'a pas été obtenu sans une assez vive opposition. Le rapporteur avait invoqué 1 opinion du gouvernement et le désir manifesté par lui de voir adopter ce terme extrême du 19 mai, afin de pouvoir .étudier en paix les projets de loi organiques qu'il doit présenter à la rentrée et dont l'élaboration, déjà traversée par l'immense travail financier que nécessite la prochaine libération du territoire, ne pouvait guère se concilier avec l'obligation quotidienne d'assister aux délibérations législatives. Cet appel aux convenances des membres du pouvoir exécutif n'a pas été du goût des hommes de la droite MM. Dahirel et le marquis de La Rochejaquelein se sont récriés, ils ont demandé que la durée de la suspension fût réduite à un mois. Il a fallu un premier tour de scrutin pour repousser cette proposition qui a été écartée par 408 voix contre 208. Un nouvel amendement est aussitôt déposé, demandant que les vacances ne se prolongent pas au delà de cinq semaines; il est également rejeté par 369 voix contre 240. Une dernière question restait à régler, celle de savoir quand on procéderait à la nomination de la commission de permanence. Le projet de loi proposait lundi, mais un membre a fait remarquer que lundi était le jour fixé pour l'important débat relatif à' la municipalité de Lyon, et sur le mérite de cette observation, il a été décidé que l'opération serait renvoyée à jeudi prochain, 3 avril. Au commencement de la séance, l'Assemblée avait continué la discussion de la loi sur les établissements de bienfaisance et refusé d'ouvrir aux médecins l'accès des commissions administratives, que M. Dupanloup avait la veille fait obtenir aux curés. Avant da se separer, elle s'est occupée de fixations d'ordres du jour. Il a été résolu que le projet de loi relatif aux 140 millions d'indemnité de guerre pour la ville de Paris suivrait immédiatement le débat sur la cité lyonnaise. Sur la demande de M. Ernoul, et malgré les objections de M. Beaussire, la majorité a en outre décidé que la loi sur 'l'instruction primaire serait ;placée en tête de l'ordre du jour à l'expiration du congé....