Extrait du journal

On n’a pas signalé dans la presse française, comme il le mérite, le discours prononcé au banquet du « Cycle and Motor Trades Association » par son président M. tiowden, une des personnalités les plus en vue du haut commerce cycliste anglais. Dans cette allocution bourrée de faits et de chiffres, s’affirment avec éclat les tendances de l’Angleterre industrielle d’aujourd'hui, une Angleterre que nous ne connaissons guère. Nous nous étions habitués à regarder la patrie des Cobden et des Bright comme la terre du libre-échange à perpétuité. Or, à cette heure, l’Angleterre s’aperçoit, ou croit s’apercevoir qu’elle fait fausse roule, qu’en face d’une Europe fermée, d un monde férocement protectionniste, maintenir le principe de la porte ouverte, c’est être dupe. L’Angleterre ne veut pas l’être. M. Bowden n'est pas de ceux qui disent : ««Périsse le pays plutôt qu’un principe ! » et très énergiquement, au nom du commerce cycliste de Grande-Bretagne, il dénonce la politique de jobard du temps présent, invite le gouvernement à se défendre contre la concurrence étrangère et à jeter par-dessus bord la formule libre-échangiste qui a bien pu faire, en des jours idylliques, la grandeur commerciale de l’Angleterre, mais qui la handicape terriblement aujourd'hui....