Extrait du journal

Moore a été la plus brillante étoile. Un grand amour de la nature était le trait commun de ces lettrés à qui nos romantiques doivent quelque chose. Coleridge, de plus, était philosophe, fort épris d'études de métaphysique, inclinant avec beaucoup d'Anglais vers les idées platoniciennes mystiques qui accordent une âme confuse aux choses et font de la création comme une échelle ininterrompue d'existences, au-dessous comme au-dessus de l'homme. C'est l'idée de l'amour de la nature, animée par des génies mystérieux, qui domine le poème de Coleridge, la Chanson du vieux marin. Ce vieux marin est le juif-errant anglais, qui promène sa vie éternelle sur l'Océan ; et il est puni non pour avoir insulté un Dieu, mais pour avoir tué sans nécessité un animal, un albatros recueilli par l'équipage de son navire. -...