Extrait du journal

Produire, . exporter : pour vendre, voilà bien.la nécessité qui s'impose à tout pays qui; veut vivre.-Le Maroc, qui s'est offert un énorme outillage avec des capitaux d'emprunt; est, plus qu'aucun autre, obligé de trouver sur les marchés extérieurs les ressources qui lui permettront : de faire face à ses engagements. .... . Ses facultés de production, qui frap pèrent les premiers pacificateurs, sont considérables,-- et plus on connaît ce pays plus on s'aperçoit que l'inven tait én est ■ encore à faire. Des sur prises- ne viennent-elles pas, chaque jour,-en étendre les possibilités. Jetons; un coup d'œil sur le sol,. le sous-sol et les côtes et tâchons de les sonder pour savoir quelles ressources nous-en-pouvons tirer. * La richesse la plus'ancienne du Ma roc est bien la culture céréalière. Longtemps avant 'la civilisation chré tienne l'Empire chérifien 'exportait des céréales. Les seuls profits importants de son-budget ne provenaient-ils pas des échanges de cette matière premiè re ? La France, notamment, fit le troc du sucre; les bateaux qui le portaient de Marseille rapportaient du blé. Aussi le pain de sucre, à la frappe des raffi neries de Saint-Louis, avait une valeur libératrice égale à celle de la monnaie des chérifs. • Ces i opérations s'effec tuaient sous" le couvert des couleurs de la Compagnie Paquet, qui, seize - ans après que le prince de Joinville eût montré - victorieusement le drapeau français sur les côtes barbaresques, faisait à nouveau claquer, en 1860, aux vents alizés, -nos trois couleurs, indiquant ainsi à la France le, chemin qu'elle pouvait suivre. ; Les autres pays, l'Angleterre en par ticulier, étaient des clients pour les orges, lë coriandre, etc... et les pro duits plus spécifiquement coloniaux : gomme sandarak, amandes, etc. Séduits par toutes ces promesses de prospérité, les Français sont venus s'installer. Les coloris du bled, variant avec les saisons, n'évoquaient-ils pas, en effet, tour à tour, des biens de la nature : le vert: de grasses prairies; le blond des récoltes mûres. D'autre part, le Maréchal ne disait-ril pas : « Une ferme vaut un bataillon » ? Qui n'a pas vu, perdues sur la terre comme les bateaux.de pêche sur l'in fini des mers, les petites baraques aux toits de tôle du début de là colonisa-...