Extrait du journal

VI donc prétend que nous vivons à une époque de barbarie et dé cruauté, que les lois sont mal faites et, de surcroît, mal appliquées ? t On vient de s'apercevoir; qu'un pivert, un seul petit pivert, est en ira in de dété riorer le clocher en bois d'iin temple pro testant Cet oiseau, de son bec agile et acéré, perfore les poutres, .et, de sa voix stridente, trouble la sérénité des offices. Comment se débarrasser, de ce volatile, dont la loi protège la sécurité ? Très difficile. Le pasteur a dû adresser une demande en règle au ministre de l'Agriculture, qui l'a transmise au, ministre de l'Intérieur, qui l'a passée à la Section Légale, qui l'a soumise au Département des Armes à feu, qui l'a envoyée à la Section ecclésiastique, qui l'a transférée au bureau Ornithologique, etc. 1 . r Toutes ces administrations sont sur les dents. 1 Quelle solution adopter ? Peut-on poursuivre l'oiseau sous pré texte qu'il gêne la célébration du culte ? Peut-on autoriser sa destruction parce qu'il est coupable de dommages volon taires à un édifice public ? Y a-t-il des précédents ? Fonctionnaires, ministres, jurisconsultes pâlissent sur les textes de lois et la col lection complète du Journal officiel. Ils ne trouvent pas de solution juridique va lable à ce problème inattendu 1 Et, pendant ce temps, le pivert perce des trous larges comme une pièce de cent sous (d'avqnt-guerre) dans la charpente du toit, sans que personne ose, d'un coup de carabine bien envoyé, débarrasser la communauté de cet oiseau ravageur. Mais, au même moment, on n'hésite pas à tirer à balle sur des citoyens qui ont le tort de manifester dans la rue leur dé goût des mœurs politiciennes. Seulement, voilà, c'est en Angleterre, à Barcombe, pour être exact, que se passe l'histoire du pivert • Et c'est à Paris, sous'tm ministère de cartel, qu'on a mitraillé, des braves gens. Prospër....