Extrait du journal
d'un coup de sonnette à la porte, n'ayant qu'une confiance limitée dans leur réveillematin, ils dorment d'un sommeil agité. Me réveillerai-je ? ne me révéillerai-je pas ? telle est la question lancinante .qui hante leurs, rêves et les transforme en cauchemars. , , , Je connais un de'ces malheureux, qui, pour échapper.'à l'obsession a trouvé un moyen .assez original toutes -les nuits, avant de rentrer se coucher, il s'envoie un pneumatique, à lui-même ! Ainsi, le lendemain matin, à huit heures, estril. sûr d'être réveillé par le coup de sonnette du télégraphiste , qui lui apporte son petit bleu. • . Grâce à l'innovation de l'administration des P.'T. T. voilà donc le problème du réveil résolu. ■ Du moins en principe, car il faudra en core compter avec l'étourderie d'une em ployée, les dérangements de la ligne, les erreurs de. numéros, les mauvaises con nexions, et autres menus incidents qui feront que le 02-47 sera réveillé trois fois alors. qu'il voulait faire la grasse mati née, alors que le 84-03, qui voulait .se, le ver à sept heures sera « oublié » jusqu'à neuf.. Mais si — tout arrive — le nouveau service fonctionne à merveille, quelles étonnantes perspectives s'ouvrent : devant l'abonné du téléphone ! Après le service du réveil, on ne man quera pas d'en créer 1111 autre qui aura pour mission de vous dire le temps qu'il fait, un autre qui vous, donnera des ex traits, des principaux journaux du matin, un autre qui vous communiquera au fur et à mesure les nouvelles du monde en tier. On finira par se faire adresser son courrier « téléphone -restant » pour avoir le plaisir de se le.faire lire, au bout du fil, par une charmante, téléphoniste, à la quelle; moyennant un léger supplément, on pourra dicter les réponses. Et, à ce moment-là, comme on n'aura pas à bouger de sa chambre pour être en relations avec le' monde extérieur, on n'aura même plus besoin de se .faire ré-, veiller de. bonne heure par le téléphone 1 Prosper....
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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