Extrait du journal
. Il est beaucoup question en ce moment de la cantate de M. Gabriel Vicaire. Le fait est triste à constater ; mais il est pos sible qu'on en eût moins parlé si on l'a vait exécutée ! Et pourtant, elle est fort belle et très mélodique, cette cantate, qui, de l'élégie plaintive, et de l'ode aux vers harmonieux, prend tout à coup les allures de l'épopée. On sait que le poème de M. Vicaire avait été couronné par le jury de l'Expo sition de 1889, et que, comme tel, il devait être mis en musique et exécuté au Champ de Mars ; ce devait être en quelque sorte l'hymne officiel de cette grande manifes< tation de là Paix et du Travail. Or, de quelque talent qu'on puisse se recommander, et quelque modestie qu'on ait, la distinction est flatteuse et l'on con çoit qu'elle ait été sensible à M. Gabriel Vicaire. Poète délicat, il y voyait bien plutôt la consécration de son talent et la vulgarisation de son œuvre qu'une ré compense quelconque et surtout une somme de bénéfices. Au surplus, il pouvait être fier de son poème. Voici, en effet, ce qu'en écrivait Théo dore de Banville — qui présidait le jury: Villa Banville, prèsLucenay-les-Aix (Nièvre), Dimanche, 23 juin 1889. Cher poète et ami, Je trouve excellente votre cantate, que noua avons couronnée. Cet avis a été non seule ment le mien, mais celui de tous les jurés. Vous avez su vous élever à une conception géniale et très haute, là où il était si facile de tomber dans l'à-propos et dans l'anecdote. Les vers sont beaux, larges et d'une sérénité vraiment lyrique. Mais, je crois que dans l'espèce, vous n'avez nul recours, car, il y a longtemps que je le sais, il n'y a nul arrangement possible entre la poésie et le monde officiel. En tout cas, il faudrait causer et non écrire, car on ne fait rien par lettre. Le mieux serait d'aller trouver Co] ppée et de lui demander un conseil pratique. Il est: d'excellent conseil, il aime beaucoup votre talent et votre personne, et sa qualité d'aca démicien lui donne toute entrée près des pez» sQnaages, ifflpQïtants. S'il voit quelle dô*...
À propos
Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.
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