Extrait du journal
La révolution de Février eut pour effet immédiat de briser momentanément tous les freins qui gai an- | tissaient la société contre le déchaînement des pas sions égoïstes et brutales. Du moment uü un nouvel ordre politique s'établissait sur les débris de l’ancien, on se crut tout permis. Du domaine pacifique du raisonnement l’idée passa dans celui de 1 application. On avait assez longtemps discuté , il fallait agir. Jusqu’alors contenues et timides, les théories so cialistes piirent tout-à-coup un essor audacieux. L’ère des aventureuses enlrepiises s'ouvrait pour la plupart de ces apôtres d’un nouvel évangile qui, ne tenant aucun compte de l’expérience acquise et de l’héritage du passé, ont pris , à force de tourner dans le cercle de leur programme, les rêves dorés de leurs cerveaux malades pour une admirable réa lité. Tout était remis en question; les esprits étaient avides de nouveautés séduisantes, les imaginations encore chaudes de la lutte qui venait d’abattre une dynastie et de pulvériser un trône. L’occasion était bi lle pour certains chefs de l’école socialiste ; ils en profilèrent. Le communisme, qui n’avait encore osé se pro duire au grand jour, dressa surtout la tête et se rua, plein de rage et de fiel, sur tous les principes qui font la sauvegarde de l’ordre social. La sainteté des liens de famille fut avilie , le droit de propriété mé connu , condamné , proscrit. Abusant de l’impunité que leur assurait la suspension des lois, les propa gateurs de sauvages doctrines s’appliquèrent, par tous les moyens possibles, à entraîner le peuple dans les voies de la violence. Ils exagérèrent ses maux. si gnalèrent à sa haine ses prétendus ennemis, flat té» en4 ses instincts, lui montrèrent la révolution confisquée au profit de la bourgeoisie, comme si le bien être général ne devait pas naître de l’alliance fraternelle des intérêts des deux classes. Forts de la faiblesse d’un gouvernement déconsidéré et réduit à n’offrir aux masses turbulentes dont il s’était fait un appui , que des systèmes imposteurs, ils crièrent à la trahison . à l’infamie, et provoquèrent le peuple à descendie de nouveau dans la rue. La presse et les clubs leur servirent d’auxiliaires dans l'accomplissement de celte œuvre infernale qui cachait sous le manteau d’un généreux dévoûment au peuple, les plus hideuses inspirations de l’ambi tion déçue et de l’égoïsme. On rassembla les masses dans les antres ténébreux de la démagogie ; on. les arma ; ou les organisa , de manière à ce qu’au pre mier signal, il n’y eût qu’un pas à taire pour mettre à exécution les motions les plus subversives, et des théories infâmes qui avaient pour conclusion défi nitive le pillage, le viol et l’incendie. Dans de telles conditions, une crise terrible paraissait imminente,...
À propos
Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.
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