Extrait du journal

Salle Lévis, le citoyen Marcel Legay a déclamé, au milieu des acclamations, les trois strophes que voici : Allons, enfants des fusillés, Mettez dans leurs fusils rouillés / De la mitraille. . * v. Guerre aux exploiteurs, nos tyrans î Allons, debout, serrez vos rangs Pour la bataille ! Dans vos estomacs bedonnants Nous ferons, bourgeois ruminants, Plus d’une entaille ; La lutte sera sans merci : Nous aurons le coeur endurci Dans la bataille. Assez de discours endormeurs 1 La colère envahit nos cœurs Et les tenaille; Allons, debout 1 et dès demain, A ceux qui volent notre pain Livrons bataille ! Salle Prat, rue du Temple, M. Clovis Hugues, après avoir durement qualifié M. Thiers et les ministres actuels, nous communique une grave nouvelle : Les hommes d’aujourd’hui n’ont pas la valeur politique de M. Thiers, ni sa scélératesse. Aussi sont-ils moins provoquants. Cependant il est bon de se préparer à jouer les grands rôles. Hé quoi ! M. Clovis Hugues ne seraitil pas satisfait du « grand rôle » qu’il a récemment joué devant la cour d’assi ses, de la Seine, et voudrait-il doubler Fualdès? M. Laisant n’a pas été satisfait du compliment adressé par le poète à M. Ferry et à ses complices. « Nos gou vernants, a dit le farouche député de Nantes, n’ont rien à envier à M. Thiers quant à la scélératesse. » 0 fraternité républicaine ! Salle Rivoli, les socialistes allemands sont les héros de la fêle. Le citoyen Blanck s’écrie : Nous avons perdu l’Alsace et la Lorraine, mais nous avons conquis le socialisme allemand... Le festin se termine par une quête en faveur des « frères d’Allemagne ». C’est tout. A minuit, pendant que les dames dansent la carmagnole,M. Camescasse adresse à M. le Président de la République un rapport dans lequel il déclare que « le plus grand ordre n’a cessé de régner dans les faubourgs de la capitale »....