Extrait du journal

Je me souviens d'avoir entendu, quelbues années avant la guerre, un éminent financier français, M. Bonzon, alors l’un des directeurs du Crédit Lyonnais, passé depuis à l’Union Parisienne, exposer sa théorie si pittoresque et si «vraie sur la malle du voyageur. Il soutenait que les statistiques douanières ne peuvent donner qu’une idée très incomplète du commerce extérieur de la France, et de l’apport des étrangers dans notre pays. Un Américain du Nord ou du Sud vient en Europe avec une vingtaine de bagages, dont les trois quarts sont vides. Il ne consacrera pas jeun voyage à une seule nation, il ira en (Angleterre, en Allemagne, en Autriche, li visitera longuement l’Italie. Nos voisins d'an delà des Alpes, très férus de .cette science statistique si odieuse ù mon distingué ami André Homberg, 'évaluaient, je crois, le ti chut des touristes à 70 millions de journées à 15 lire de dépense par personne et par jour. Le produit dépassait un milliard. En France, les touristes demeuraient entore plus de journées qu’en Italie, et la moyenne de leur dépense quotidienne était plus élevée. De plus, ils n’avaient acheté rien ou presque rien dans leur traversée de l’Allemagne, de l’Autriche, ,de l’Angleterre, de l'Italie. C’est en France, et particulièrement à* Paris, qu’ils remplissaient leurs malles....