Extrait du journal

Il y aurait un curieux travail comparatif à faire sur la condition de l’ouvrier d’autrefois et celui d’aujourd'hui. Il paraîtrait que nous verrons ce parallèle sous la forme d’un roman d histoire des mœurs dont d’avance Ou dit grand bien. Pour les cordonniers, la différence ii’enta pas aussi sensible qu’on pourrait le supposer. D'abord lorsque nous nous représentons le cordonnier, c’est toujours le « gênai », le « lx>uif » de l’écho, le vieux carreleur de souliers, qui vit dans un trou ou les hiboux ee trouveraient à l’étroit, c’est le cordonnier traditionnel, le cordonnier symbole. Il y en a un autre qui ne répond pas du tout à ce signalement. Il est jeune, il joue de mine et danse galamment. On le doit,celui-là au progrès des lumières, à l’instruction gratuite et obligatoire ; cependant notre impartialité nous fait uu devoir de reconiiaitre qu’il y en avait déjà autrefois. N’est-ce pas Nogarct qui raconte cette anecdote si plaisante d’un cordonnier très en vogue sous le Directoire, qui ne se rendait chez scs pratiques qu’en whisky et ne s’abaissait •jii’à chausser les plus rincés parvenus?...